Le Racing, c'est solide

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Une semaine après Montpellier, c'est Toulon qui dimanche, en clôture de la 16e journée du Top 14, est venu s'incliner (15-12) à Colombes face à un Racing revenu de loin pour coiffer sur le fil son adversaire. Sous une pluie de drops, ce choc, s'il permet aux hommes de Berbizier de récupérer leur rang de dauphin dans ce championnat, frustre des Varois mal récompensés de leurs efforts.

Une semaine après Montpellier, c'est Toulon qui dimanche, en clôture de la 16e journée du Top 14, est venu s'incliner (15-12) à Colombes face à un Racing revenu de loin pour coiffer sur le fil son adversaire. Sous une pluie de drops, ce choc, s'il permet aux hommes de Berbizier de récupérer leur rang de dauphin dans ce championnat, frustre des Varois mal récompensés de leurs efforts. C'était "drop-party" ce dimanche, à Colombes, où le combat des ambitieux entre le Racing et Toulon a longtemps semblé promis à des Toulonnais sous pression et soucieux de prendre leur revanche quatre mois après le succès du Racing à Mayol (36-31). Pas moins de six drops dans ce seul choc sans essai, dont trois pour le seul Jonny Wilkinson, maître du genre, qui longtemps aura tenu Nallet et ses hommes à sa botte. Mais face à son idole, Jonathan Wisniewski aura le dernier mot, concrétisant le réveil de sa formation après le repos pour infliger un nouveau revers aux Varois (15-12). Et ces deux ténors, à en croire leurs entraîneurs que tant de choses pourtant rapprochent, n'auraient, paraît-il, rien, ou si peu, en commun dans leur jeu... Dans ce choc à haute intensité, il n'aura pourtant pas manqué grand-chose au RCT, atone après le repos, pour encore frapper un grand coup loin de ses bases. Le réveil du Racing, longtemps indigent, suffisait finalement à coiffer les Toulonnais au poteau et à récupérer le rang de dauphin du leader toulousain. Là où l'équipe de Philippe Saint-André reste en équilibre instable aux portes du Top 6. Epidémie de drops Relégué au coup d'envoi à la huitième place de ce Top 14 à la faveur des résultats de la veille, le RCT se retrouve dans la quasi-obligation d'arracher un résultat à Colombes. Un enjeu dont les Varois sont bien conscients et qui les incitent sans doute à prendre à la gorge leurs adversaires en s'installant dans la moitié de terrain francilienne. Cette entame démarre pourtant par une rareté avec cet échec improbable de Jonny Wilkinson à 26 mètres face aux perches (6e) ! L'Anglais ne tarde pas à régler la mire et des 40 mètres ouvre le score sur une première mêlée enfoncée par le pack toulonnais (0-3, 8e). Attentiste, maladroit, le Racing rate son début de match. Et dans le sillage d'un collectif conquérant et lui appliqué, Wilko prend les points d'un drop ciselé (0-6, 17e). C'est tout juste si l'équipe de Berbizier, empruntée, est capable de s'inviter dans le camp toulonnais. A un peu plus de 50 mètres, l'artilleur anglais échappe encore une fois la cible (22e) et le Racing peut s'estimer heureux... Il faut attendre la quasi demi-heure de jeu pour voir les Ciel et Blanc enfin s'ébrouer avec ces premiers points offerts à Jonathan Wisniewski (3-6, 25e), que ce diable de Wilkinson sur le renvoi qui suit annule d'un nouveau drop imparable (3-9, 27e). C'en est trop pour les Racingmen qui se décident enfin à secouer le cocotier toulonnais. La première grosse pression de Cap'tain Nallet et ses avants aux abords de la ligne d'essai toulonnaise met enfin le RCT sur le reculoir. Près de dix minutes de pilonnage en règle qui ne rapporte... qu'un carton jaune à Laurent Emmanuelli (33e). Là où Wilkinson renvoie les deux équipes aux vestiaires sur une troisième douceur du serial dropeur (3-12, 37e). Après une explication de texte façon "Berbiz" qu'on imagine salée comme il faut, le choix des armes est tout désigné pour la réaction de ce Racing en berne. Deux drops de Wisniewski (42e) et de François Steyn, de plus de 50 mètres (50e), remettent les locaux dans le sens de la marche (9-12). L'alerte est suffisante pour sortir du banc toulonnais Pierre Mignoni et Joe Van Niekerk, suppléant un Juan Martin Fernandez Lobbe, sorti au bord du KO. Le combat a cette fois changé d'âme et le RCT, désormais sous l'éteignoir, concède l'égalisation à Wisniewski (12-12, 59e). A l'heure de jeu, tout reste à faire. Wilkinson tente bien de stopper l'hémorragie varoise, mais son drop échoue de peu (64e). Le KO rode et Steyn, d'une percée plein fer, pense ouvrir la voie de l'essai à Henry Chavancy mais M. Marchat désole les 8 000 spectateurs d'Yves-du-Manoir en signalant un en-avant de passe au millimètre (67e). Mais il était dit que ce match resterait une histoire de drops et Wisniewski s'y colle pour donner le premier avantage du match aux siens (15-12, 71e). Wilkinson, lui, a perdu la recette, contré du gauche (76e), puis en échec du droit (77e). Le Racing était revenu de loin.