Lavillenie: "J'ai de la marge"

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Propos recueillis par Michael BALCAEN , modifié à
Renaud Lavillenie n'a pas encore atteint son pic de forme mais il gagne déjà. Après une belle saison, le recordman de France est reparti sur de belles bases ce qu'il entend confirmer samedi à New York. Présent au Stade de France dans le cadre de la présentation du meeting Areva, il a pris le temps de nous parler de ses ambitions pour la saison avec, évidemment, les championnats du monde pour objectif majeur.

Renaud Lavillenie n'a pas encore atteint son pic de forme mais il gagne déjà. Après une belle saison, le recordman de France est reparti sur de belles bases ce qu'il entend confirmer samedi à New York. Présent au Stade de France dans le cadre de la présentation du meeting Areva, il a pris le temps de nous parler de ses ambitions pour la saison avec, évidemment, les championnats du monde pour objectif majeur. A Montreuil mardi, vous avez franchi 5,83 m après un début de concours compliqué ! C'était une prise de repère, je n'étais pas réveillé au premier essai, au deuxième la perche était trop souple si bien qu'au 3e essai j'avais une grosse pression, il fallait doser les différents paramètres, ne pas en mettre trop dans le saut, et c'est passé. Ça m'a libéré, tout s'est mis en place, j'ai réussi des sauts très propres et j'ai pu passer 5,63 m, 5,73 m et 5,83 m à mon premier essai. C'est intéressant car on est encore assez tôt dans la saison qu'il y a beaucoup de fatigue avec la préparation physique et pas beaucoup de jus. Faire 5,83 m comme ça avec une perche souple, c'est très bien, j'ai encore de la marge. A quel niveau de forme vous considérez-vous ? Je suis loin de ma forme optimale, je suis à 75, 80% de ce que je suis capable de le faire mais c'est très positif. Ce concours, je ne le tiens pas, à la fin je n'ai plus de jus alors que d'habitude je n'ai aucun problème là-dessus. En plus, ce sont des perches encore souples par rapport à l'année dernière quand j'étais en pleine forme. Être capable de faire 5.83 avec des petites perches comme ça, je me dis qu'avec du jus en plus, ça va me permettre de prendre des perches plus grosses et ça va envoyer plus. Je me dis que le côté technique a été bien exploité, c'est un plus. Dans quelle mesure cette confiance peut-elle vous servir ? C'est vrai que tout n'est pas encore en place mais je pars sur une très bonne base pour l'année. C'est encourageant mais on va prendre le temps de suivre le planning et monter tranquillement en puissance, sans précipiter les choses. On voit que c'est suffisant pour être compétitif, c'est déjà un bon point. Adaptez-vous votre entraînement en fonction de vos performances ? Quand je vois ce que je fais à l'entraînement, je ne suis pas surpris, mais c'est vrai qu'en arrivant sur une compétition, vu mon état de forme, je me dis que ça ne va pas être si simple mais j'y arrive, c'est bien donc il ne faut rien changer et continuer sur ce schéma d'entraînement qui fonctionne bien. Tout est en place. "Les records, ce n'est pas mon cheval de bataille " Place au meeting de New York, comment l'abordez-vous ? Je vais retrouver Mohr, Walker, de la belle concurrence. Ça va être intéressant de continuer à marquer la perche mondiale. La semaine dernière, j'ai rencontré Mohr, il faut essayer de continuer à prendre l'ascendant et parfois une défaite permet de se rebooster, c'est comme ça que ça fonctionne. Y a-t-il des meetings déjà identifiés comme importants dans la saison ? Ce sont ceux du mois de juillet: Lausanne, Paris et Monaco, ces trois meetings serviront de référence pour savoir où j'en suis, si je suis apte pour les championnats du monde ou si j'ai encore du travail à faire. Après, tous les meetings comptent mais ceux-là peuvent me permettre de me préparer sereinement. Comment vous situez-vous dans la hiérarchie mondiale ? Forcément très haut, mais je n'ai pas encore de titre mondial donc je suis un peu en retrait par rapport à Hooker là-dessus mais sur le bilan de la saison passée, j'arrive à équivalence. Cette année va me permettre d'en découdre. A entendre le monde de l'athlétisme, on me place avec Hooker comme leader de la discipline, il n'y pas de raison que je me mette en retrait. C'est sûr que c'est excitant et grisant de se dire que je suis numéro 1 mondial, on fait tout pour y rester, c'est stimulant. Etes-vous stimulé par les records ? J'y pense mais ce n'est pas mon cheval de bataille. C'est plus être capable de franchir des barres à 5,80 m ou 5,90 m dans toutes les conditions, car je sais que c'est en passant ces barres tout le temps que je serai en mesure d'aller chercher une belle médaille aux "Monde". Si je suis capable de faire 6 mètres ou plus, c'est excellent mais ce n'est pas en sautant une fois 6 mètres que je vais être capable d'accrocher une médaille.