Lamy-Chappuis: "Deux gros événements cette année"

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Propos recueillis par GUILLAUME BARDOU , modifié à
Le 14 février dernier, Jason Lamy-Chappuis faisait vibrer plus de 7 millions de Français en glanant l'or olympique en combiné nordique. Neuf mois et demi plus tard, alors que la saison redémarre ce week-end en Finlande, le Jurassien se lance un nouveau défi: défendre son globe de la Coupe du monde et mener l'équipe de France vers de nouveaux succès.

Le 14 février dernier, Jason Lamy-Chappuis faisait vibrer plus de 7 millions de Français en glanant l'or olympique en combiné nordique. Neuf mois et demi plus tard, alors que la saison redémarre ce week-end en Finlande, le Jurassien se lance un nouveau défi: défendre son globe de la Coupe du monde et mener l'équipe de France vers de nouveaux succès. Jason, une nouvelle saison s'ouvre ce week-end, toute particulière pour vous après ce sacre à Vancouver, quels objectifs vous fixez vous sur cet hiver post-olympique après avoir obtenu le Graal à 23 ans ? Pour moi, nous avons deux gros événements cette année. Tout d'abord, la manche de Coupe du monde à Chaux-Neuve mi-janvier, chez moi, à la maison ! L'année dernière, on avait vu de belles compétitions avec 5 000, 10 000 personnes par jour, ce serait donc bien de briller là-bas. Et l'objectif principal est bien sûr à Oslo, fin février avec les Championnats du monde. On a deux épreuves individuelles et deux par équipe. J'aimerais bien avoir une médaille en individuel mais aussi par équipe car on a une belle équipe. Cela fait deux années de suite qu'on fait quatrième dans les grands événements. D'habitude, nous n'avons qu'une épreuve par équipe, là il y en a deux, cela fait donc deux fois plus de chances de podium. Mener l'équipe de France à une médaille par équipe vous tient à coeur... Est-ce pour partager un peu la joie ressentie l'hiver dernier et valoriser ce groupe France de combiné nordique, peu connu du grand public? Oui, c'est pour le faire avec les copains. Ils s'entraînent comme moi, nous sommes toute l'année ensemble. Ce serait donc bien de pouvoir partager un peu ça. Sur quels aspects avez-vous travaillé cet été ? On connait vos forces en saut, vos progrès aussi en fond, comment conserver désormais ce mince équilibre, ce compromis entre deux disciplines exigeant un entraînement et une physiologie différents ? On s'est rendu compte qu'avec le nouveau règlement et ce format saut-10 km que le fond prenait une grande importance car on finit souvent à 5 ou 6 et tout se joue au finish. On peut faire 6e comme 1er. On a donc mis d'avantage l'accent sur le foncier, le vélo en début de saison pour travailler l'endurance, mieux encaisser les charges d'entraînement. Sur le saut, on a travaillé la technique. De manière très pointue depuis début septembre après une grosse période de foncier. Et enfin, continuer à travailler l'explosivité, toujours importante quand on arrive au bout du tremplin. Ce nouveau règlement a eu pour conséquences de plutôt resserrer la discipline. Comment voyez-vous cette saison 2011 de Coupe du monde, va-t-on retrouver les mêmes devant ? Je pense que oui. Avec le nouveau format, les courses sont toujours serrées. On ne sait jamais si c'est l'Américain, l'Allemand ou le Norvégien qui sera devant. Je pense que Magnus Moan va être plus costaud que l'année dernière. On est parti en stage avec les Norvégiens et il avait l'air bien costaud. Les Américains seront toujours là, les Allemands aussi. Il ne faut pas oublier l'Autrichien Gottwald. Et puis les Français ! "Les jeunes te regardent avec de grands yeux, disent qu'ils veulent faire du saut comme toi" Vous espérez donc voir un autre Français vous épauler devant... En tout cas, sur ce qu'on a vu cet été, François Braud et Maxime Laheurte étaient presqu'aussi bien que moi à l'entraînement. Je pense que tant pour l'individuel que par équipe à Oslo, cela peut-être bien ! Avec l'idée de promouvoir un peu cette discipline, qu'on ne voit souvent que lors des JO ? Oui, les JO nous ont permis de faire connaître notre discipline, qui n'était pas très connu depuis 1992 (et le doublé de Fabrice Guy et Sylvain Guillaume aux JO d'Albertville, ndlr). J'ai eu la chance d'aller dans des écoles primaires après Vancouver. Les jeunes te regardent avec de grands yeux, disent qu'ils veulent faire du saut comme toi. Les clubs en Franche-Comté ou dans les Vosges ont de nouveaux tremplins et du monde en saut. Ça, ça me fait bien plaisir et ça me tient à coeur d'être l'ambassadeur du combiné nordique. Annecy 2018 pourrait être un sacré coup de fouet pour cela... Oui, c'est sûr, je ne sais pas si je continuerais jusqu'en 2018 sans Annecy. Cela veut dire que si Annecy est choisi par le CIO, vous aurez l'envie de poursuivre jusqu'à ces JO en France ? Si Annecy est choisi, il est clair que cela serait dommage de rater cela ! D'autant que le public a encore en mémoire le doublé de 1992 dans une ambiance indescriptible, cela vous fait t-il rêver ? Ce serait la cerise sur le gâteau. Mais déjà, vivre les JO à la maison, cela doit être quelque chose !