La fierté de Saint-André

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L.D. , modifié à
Entouré de Pierre Camou, le président de la Fédération française de rugby (FFR), et de Mourad Boudjellal, le patron du RC Toulon, Philippe Saint-André a été intronisé mardi à la tête de l'équipe de France. Un "honneur" pour l'ancien capitaine des Bleus qui entrera officiellement en fonction le 1er décembre prochain mais dont la libération de ses fonctions de manager du RCT devrait être progressive.

Entouré de Pierre Camou, le président de la Fédération française de rugby (FFR), et de Mourad Boudjellal, le patron du RC Toulon, Philippe Saint-André a été intronisé mardi à la tête de l'équipe de France. Un "honneur" pour l'ancien capitaine des Bleus qui entrera officiellement en fonction le 1er décembre prochain mais dont la libération de ses fonctions de manager du RCT devrait être progressive. Pierre Camou, le président de la FFR, d'un côté, Mourad Boudjellal, le patron du RCT, de l'autre. L'image d'une transition en douceur pour Philippe Saint-André, toujours à la tête de l'équipe varoise mais invité à s'installer dans le costume de sélectionneur du XV de France à compter du 1er décembre prochain. La conférence de presse tenue conjointement par les trois hommes ce mardi à Toulon n'a fait que confirmer ce que l'on savait déjà : le « Goret », ancien capitaine (34 fois) de l'équipe de France dont il a porté le maillot à 69 reprises, sera bien le successeur de Marc Lièvremont et le 10e sélectionneur de l'histoire des Bleus (*). Pour les détails, on attendra. Car comme le concède « PSA », qui a fait part de sa "fierté" de prendre en main l'équipe de France, un poste qui avait toujours constitué "un rêve", le timing choisi pour cette annonce n'est pas le plus adéquate. Moins parce qu'elle coïncide avec le départ des Bleus pour la Nouvelle-Zélande, où Saint-André fait le souhait sincère qu'ils deviennent champions du monde, que parce que la saison de Top 14 vient tout juste de reprendre. Boudjellal, pas disposé à être le cocu de cette farce toute française, ne disait pas autre chose samedi : "Je vais le lâcher, mais je vais le lâcher quand ça ne représentera plus aucun danger pour mon club. C'est-à-dire que le timing, c'est moi qui le fait. Si quelqu'un veut décider à ma place, qu'il paye". Camou n'aura pas à mettre la main à la poche, du moins pas sur ce dossier, les deux hommes ayant trouvé un accord - un "mode d'emploi à deux vitesses convenant aux deux parties" selon les mots du président du RCT - sur la date effective de la libération de « PSA ». "Il prendra ses fonctions quand il le décidera", balaie le président de la FFR. Une transition visiblement progressive, le temps pour l'ancien entraîneur Gloucester (1998-2002), de Bourgoin (2002-2004) et de Sale (2005-2009) de céder la main à son futur successeur à Toulon (où les prétendants ne manquent pas). Plus floue encore, la situation de Patrice Lagisquet et de Yannick Bru, annoncés comme ses futurs adjoints. Confronté aux hésitations du premier et aux réticences de René Bouscatel, le président à Toulouse du second, le patron du rugby français se donne du temps par "respect" pour les intéressés et les clubs. Avec le risque que cette information en suspens ne vienne parasiter l'aventure des Bleus en Nouvelle-Zélande. (*) Jean Prat (1963-1967) fut le premier sélectionneur du XV de France, suivi de Fernand Cazenave (1968-1972), Jean Desclaux (1973-1980), Jacques Fourroux (1981-1990), Daniel Dubroca (1990-1991), Pierre Berbizier (1991-1995), Jean-Claude Skrela (1995-1999), Bernard Laporte (1999-2007) et donc Marc Lièvremont (2007-2011).