La 1ère journée au banc d'essai

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LAURENT DUYCK , modifié à
Non, il n'y a pas que la Coupe du monde qui compte à cette période de l'année. Enième bizarrerie du calendrier, le Top 14 a repris ses droits ce week-end, sans ses internationaux, dont les Bleus qui s'envolent ce lundi pour la Nouvelle-Zélande. Une première journée qui a permis au Stade Français de rendre hommage à Max Guazzini, à Sylvain Marconnet de panser en partie ses plaies et à Mourad Boudjellal de taper du poing sur la table.

Non, il n'y a pas que la Coupe du monde qui compte à cette période de l'année. Enième bizarrerie du calendrier, le Top 14 a repris ses droits ce week-end, sans ses internationaux, dont les Bleus qui s'envolent ce lundi pour la Nouvelle-Zélande. Une première journée qui a permis au Stade Français de rendre hommage à Max Guazzini, à Sylvain Marconnet de panser en partie ses plaies et à Mourad Boudjellal de taper du poing sur la table. DANS LE VESTIAIRE DU...: Stade Français "Cette victoire appartient à Max, on a joué pour lui ce soir." Absent et pourtant encore si présent... Contraint de laisser les clés de sa maison cet été à Thomas Savare, le directeur d'Oberthur Technologies venu au secours d'un club à la dérive financièrement, Max Guazzini, l'emblématique président du Stade Français pendant 19 ans, a eu beau s'exiler dans sa maison de Cassis vendredi pour suivre devant sa télé les premiers pas cette saison de ses protégés, son ombre planait vendredi à Charléty. Loin des yeux, près du coeur, le si sensible « Monsieur Max » n'a pu retenir sa larme en voyant les joueurs pénétrer sur la pelouse vêtus de maillots barrés par un simple mais ô combien efficace « Merci Max ». Une surprise réservée par son successeur trop conscient de l'héritage récupéré et dont Julien Dupuy et ses coéquipiers voulaient s'emparer pour rebondir après une dernière saison difficile à vivre et conclue à une peu reluisante 11e place. Pari rempli par les joueurs qui, pour la première fois depuis longtemps, se sont fait plaisir sur le terrain, aux dépens des promus aquitains, balayés pour leur retour parmi l'élite (41-20). Certes bien aidés par les largesses défensives adverses, les Parisiens ont inscrit cinq essais, dont le dernier à la sirène par Camara, synonyme de point de bonus offensif et de première place au classement. De bon augure pour la suite, d'autant que le club de la capitale attaque ce début de saison avec un effectif moins écorné que certaines grosses écuries du Top 14. "Le club est entre de bonnes mains. C'est une équipe beaucoup plus forte, beaucoup plus solide que celle de l'an dernier, explique en connaisseur Guazzini dans les colonnes de L'Equipe. Il y a tout ce qu'il faut cette année pour que le club joue un bon rôle en Top 14." Si Max le dit... LE JOUEUR: Sylvain Marconnet (Biarritz) C'était le joueur le plus attendu du week-end. Plus que le Néo-Zélandais Luke McAlister, entré en jeu avec Toulouse. Plus que Mathieu Bastareaud qui faisait ses premiers pas sous les couleurs de Toulon. Abandonné sur le bord du chemin par Marc Lièvremont, qui lui a préféré Fabien Barcella pour aller disputer la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, Sylvain Marconnet s'est replongé très vite au sein de son club pour ravaler le plus rapidement sa frustration. "Je crois que ça fait partie de ma thérapie de retrouver le terrain, mes coéquipiers, le club", disait-il à la veille de sa sortie à Mayol contre Toulon. Un match qui lui aura permis de se défouler, pas de retrouver le sourire, son équipe s'inclinant lourdement face au RCT sans jamais avoir donné l'impression de pouvoir rivaliser (30-5). Il y aura des jours meilleurs... LA PHRASE: "Je ne suis pas le Schpountz", de Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon Autrement dit, le président du RC Toulon ne veut pas passer pour l'ignare de service. Du moins, il ne veut pas avoir l'air de l'être. Alors que sera officialisé mardi la nomination de Philippe Saint-André à la tête de l'équipe de France à compter du 1er décembre prochain, Mourad Boudjellal veut reprendre la main sur ce dossier et ne pas se laisser dicter le tempo. "Saint-André sera l'entraîneur de l'équipe de France, ça ne fait aucun doute. Je vais le lâcher, mais je vais le lâcher quand ça ne représentera plus aucun danger pour mon club. C'est-à-dire que le timing, c'est moi qui le fait. Si quelqu'un veut décider à ma place, qu'il paye", prévenait-il samedi à la sortie de la victoire de son équipe contre le BO, rapporte Var Matin. Echaudé par la situation de Bordeaux qui ne s'est jamais remis de la nomination de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France de football, le patron désormais à temps plein du RCT veut d'abord s'assurer de trouver un remplaçant à son manager. Et ça, ce n'est pas gagné même si les prétendants se bousculent, ces derniers affichant pour l'instant des prétentions bien trop élevées pour Boudjellal. LA STAT: 28 % Pas facile d'endosser le rôle de buteur remplaçant à Castres en l'absence de Romain Teulet, dit « Robocop » pour sa propension à aligner les pénalités, sur le banc au coup d'envoi vendredi à Perpignan. Pour sa première apparition dans le Top 14, Rory Kockott, joker médical de Thierry Lacrampe (opéré d'une hernie discale), ne savait peut-être pas où il mettait les pieds. Promu buteur du CO, une charge qu'il avait parfaitement assumée lors des matches amicaux de préparation, le demi de mêlée sud-africain, doublure de Pienaar lors de la Coupe du monde 2007, est passé au travers, ne convertissant que deux pénalités sur sept, pour un faible 28 % de réussite. Un manque de réussite conjugué à des décisions étonnantes (deux pénalités rapidement jouées à la main dans les 22 adverses, tentatives à plus de 40 mètres avec le vent de face...) pour une première sortie ratée, en partie fatale à sa nouvelle équipe, dominée par l'Usap (6-25).