L'Atletico, rouge de plaisir

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AXEL CAPRON , modifié à
LIGUE EUROPA - L'Atletico Madrid domine Liverpool (1-0) en demi-finale aller.

LIGUE EUROPA - L'Atletico Madrid domine Liverpool (1-0) en demi-finale aller. Avantage Atletico ! Au terme d'une partie qu'ils auront maîtrisée, les Madrilènes ont pris une petite option sur leur première finale européenne depuis 1986 (défaite en finale de l'UEFA face au Dynamo Kiev), en battant en demi-finale aller de la Ligue Europa Liverpool (1-0) jeudi soir. Un petit événement pour la "deuxième équipe" de Madird qui, depuis l'ouverture de la saison et hormis au tour préliminaire de la Ligue des champions (2-0 face au Panathionaïkos), n'avait pas encore réussi à s'imposer à la maison, enchaînant deux nuls et une défaite en phase de poules de la C1, puis trois nuls lors de la phase finale de la Ligue Europa. Des statistiques surprenantes mais qui indiquent clairement que l'Atletico est jusqu'ici plus à l'aise loin de ses bases sur le front européen, ce qu'il tentera de confirmer dans une semaine à Anfield, fort de son avantage d'un petit (mais précieux) but. "Je ne vois pas quel résultat à l'aller pourrait nous tranquilliser pour le match retour à Liverpool. Ce n'est jamais simple de venir à Anfield, Liverpool est une équipe qui ne lâche jamais et qui produit du très beau jeu. C'est 50-50. Il faudra qu'on soit vraiment au top pour aller en finale", indiquait avant la rencontre l'entraîneur des Colchoneros, Quique Sanchez Flores. 90 minutes plus tard, celui qui est arrivé en cours de saison à la place d'Abel Resino, remercié après le début catastrophique du club madrilène, est un peu plus avancé, même s'il regrettera sans doute que ses joueurs, qui restaient sur une mauvaise série de trois revers en Liga, n'aient pas réussi à ajouter un but face à une équipe de Liverpool décevante. Certes, pour arriver à Madrid, les Reds avaient eu le droit à un éprouvant voyage de 24 heures, entre avion, train et car, certes, l'équipe de Benitez était privée de son attaquant-vedette Fernando Torres, "out" jusqu'à la fin de la saison, mais de là à terminer le match avec aucun corner ni tir cadré, il y a une marge. Reste que ce résultat n'est ni une surprise, dans la mesure où Liverpool n'a gagné qu'un seul match en déplacement en 2010, toutes compétitions confondues (en 16e de finale de la Ligue Europa face à Urziceni), ni une mauvaise affaire, les Reds s'étant souvent montrés intraitables dans leur antre d'Anfield, comme aux tours précédents face à Lille et Benfica, étrillés 3-0 et 4-1. C'était cependant avec Torres et il faudra montrer un tout autre visage le 29 avril pour espérer se qualifier pour la finale de cette première Ligue Europa qui aura lieu le 12 mai à Hambourg, qui plus est contre une équipe espagnole habile en déplacement. Ngog invisible "Il faudra jouer sur nos points forts et concrétiser nos occasions". Avant la rencontre, le capitaine madrilène Antonio Lopez avait été clair: pour dominer une équipe de Liverpool davantage expérimentée sur le front européen, les Colchoneros allaient devoir se montrer réalistes devant le but de Reina. Visiblement, le message est bien passé, puisqu'il faut moins de dix minutes aux Espagnols pour ouvrir le score sur leur première occasion: un centre de Jurado de la gauche trouve Forlan, seul aux six mètres, qui rate complètement sa tête, mais reprend du gauche et trompe Reina, un peu lent sur le coup, malgré le retour aussi désespéré que manqué de Carragher (9e). Le match est mal embouché pour les Reds qui tentent de réagir, mais bien trop timidement, puisque seuls Benayoun, dont la tête file au-dessus sur un centre de Johnson (10e), puis Gerrard, qui trouve le petit filet de De Gea (19e), se montrent vaguement menaçants. En face, l'Atletico, s'il contrôle globalement la situation, ne se crée guère plus d'occasions, la seule alerte sur le but de Reina venant d'Ujfalusi avant la pause, mais le Tchèque ne cadre pas (41e). En revanche, les locaux se montrent plus pressants au retour des vestiaires, sans doute conscients qu'il y a moyen d'enfoncer le clou face à des Reds bien loin de leur réputation. Mais l'efficacité n'est cette fois pas au rendez-vous, avec d'abord une grosse occasion manquée par Forlan qui, se croyant hors-jeu sur un service de Reyes, envoie un ballon trop mou dans les gants de Reina (53e), puis Simao, dont la demi-volée est sortie de sa lucarne par Reina après un bon centre venu de la droite d'Ujfalusi (57e). Un feu de paille cependant, le match retombant dans un faux rythme avec une équipe visiteuse qui tarde à sortir de sa torpeur initiale. Il faut attendre les vingt dernières minutes et la sortie d'un Ngog transparent (remplacé par Babel) pour assister à un semblant de sursaut d'orgueil des Reds, mais Kuyt, en position idéale, galvaude une bonne occasion en manquant un contrôle facile (70e). C'est tout et bien trop peu pour Liverpool qui montre une nouvelle fois qu'il n'est plus le même sans Torres. "Un autre joueur le remplacera, l'idée est qu'on ne sente pas son absence", avait déclaré avant le match Mascherano. Exactement le contraire de ce qui est arrivé...