Kayser: "J'ai pris du retard..."

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Propos recueillis par Benoît CONTA , modifié à
Après deux années au goût d'inachevé entre le Stade Français et Castres, Benjamin Kayser sait qu'il n'a pas le droit de gâcher l'opportunité de rebondir qui lui est aujourd'hui offerte à Clermont. A 27 ans, l'international tricolore n'a plus de temps à perdre s'il veut enfin s'inscrire dans la durée et avec renouer les fils de sa carrière en bleu.

Après deux années au goût d'inachevé entre le Stade Français et Castres, Benjamin Kayser sait qu'il n'a pas le droit de gâcher l'opportunité de rebondir qui lui est aujourd'hui offerte à Clermont. A 27 ans, l'international tricolore n'a plus de temps à perdre s'il veut enfin s'inscrire dans la durée et avec renouer les fils de sa carrière en bleu. Benjamin, comment se passe votre pré-saison à Clermont ? Super. Je m'attendais à ça, on m'avait prévenu que c'était dur, que c'était poussé, que c'était précis, basé sur les détails. Pour l'instant c'est du régal. C'est une préparation physique qui est en lien étroit avec le jeu ambitieux prôné par l'ASM. Ça annonce du beau rugby, et ça me fait vraiment plaisir. Quelle est l'ambiance dans le groupe ? Elle est très bonne. Je ne m'attendais peut-être pas à un accueil aussi chaleureux, et à la simplicité des mecs, même si la plupart du temps, c'est comme ça avec les joueurs du rugby. Je suis très agréablement surpris, on a un groupe vraiment soudé, avec beaucoup de nouveaux, donc il y a beaucoup d'efforts de la part des mecs. Il y a beaucoup de jeunes, donc ça fait vraiment une ambiance très sympa. Quand on va devoir se serrer les coudes, on va être vraiment solidaires, et compacts, et notamment sur ce début de saison. Comment s'est imposé à vous ce choix de signer à Clermont après votre année à Castres ? Ça fait longtemps que j'étais en contacts avec eux, tout simplement. Le discours n'a pas changé, c'est quelque-chose qui m'a touché, comme le fait de voir qu'ils comptaient beaucoup sur moi, et qu'ils avaient l'envie de s'inscrire dans la durée avec moi. C'est ce qui a déterminé mon choix. Après, j'ai vécu une merveilleuse année à Castres. Je n'avais signé qu'un an car c'était une solution un peu trouvée à la dernière minute. Je me suis vraiment régalé, je n'ai pas douté une seule seconde, ça m'a fait beaucoup de bien dans mon rugby. Après, le choix de l'ASM, ça a été un choix qui s'est fait assez vite, car c'est un club qui se refuse difficilement et surtout ça faisait plusieurs années qu'ils venaient me chercher, donc j'ai vraiment senti une envie de leur part. Et Clermont, c'était parfait pour moi. Avez-vous un sentiment de revanche, une volonté de vous installer enfin quelque-part ? Pas un sentiment de revanche, mais un besoin d'épanouissement. Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'à Castres je n'ai fait que des matches catastrophiques, mais je ne suis satisfait que d'une poignée de matches en deux ans. J'ai vraiment envie de poser mes valises, et de m'épanouir dans un club qui est tourné vers le haut niveau, le professionnalisme, et le fait de gagner des titres. Donc c'est vrai que je me sens comme un poisson dans l'eau par rapport à ça. J'ai vraiment envie de bosser dur. "Je rêve d'avoir la chance d'être resélectionné" Vous parle-t-on de la succession de Mario Ledesma ? Il n'y a que les journalistes qui m'en parlent (rires). Bien sûr que Mario Ledesma a laissé son empreinte à l'ASM, c'est une évidence. C'est quelqu'un de charismatique, qui en plus était l'un des meilleurs "talons" du monde pendant quelques années. On joue au même poste, mais on n'est pas les mêmes personnes, je le remplace juste numériquement dans le groupe. Il y a Benoît Cabello qui revient aussi, il y a Tii Paulo qui a fait une super saison l'an dernier. Donc, franchement, on ne m'en a pas parlé une seule fois. Il y a uniquement les journalistes qui m'en parlent et moi j'y pense pas une seconde. Quel est l'objectif que vous vous êtes fixé entre joueurs ? On n'a pas encore fixé les objectifs. Déjà il y aura deux championnats, l'avant et l'après Coupe du monde. Donc pour l'instant, avec le groupe qui est là, on s'est fixé sur les six, huit premiers matches on va dire. On a à coeur de créer une osmose dans ce groupe, pour ne pas avoir de regrets. On ne veut pas se chercher d'excuses, on est là pour gagner les matches, on est là pour représenter le club et l'équipe. On est là pour faire de grands matches, on est un groupe de qualité. On a des jeunes, des vieux, des joueurs expérimentés, on a du talent partout, donc on n'a pas d'excuses. On veut créer quelque chose de beau et de fort. Et plus personnellement, avez-vous un objectif chiffré sur un nombre de matches à jouer par exemple ? Ah, non pas du tout. Et un retour en équipe de France ? J'ai pris du retard. Très honnêtement, même si je suis assez fixé dessus et je rêve d'avoir la chance d'être resélectionné, je me consacre pour le moment uniquement à l'ASM. Après, une nouvelle aventure va se créer avec l'équipe de France à partir de l'an prochain, mais j'ai tellement de boulot et de retard à rattraper... Il faut déjà que je m'impose ici, ce qui ne va pas être facile car il y a de très bons joueurs à mon poste, que je retrouve mon niveau, que je m'épanouisse pour retrouver des sensations qui me conviennent et qui me plaisent. Je me concentre déjà là-dessus et après ça ira tout seul.