Jusqu'où iront-ils ?

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Thomas PISSELET , modifié à
A force d'enchaîner les exploits, comme celui qu'elle a réalisé vendredi soir à Vilnius contre la Lituanie (73-67), l'équipe de France a changé de statut. Les Bleus, toujours invaincus dans cet Euro 2011, sont désormais des favoris légitimes pour le titre. Comme l'Espagne, leur prochain adversaire.

A force d'enchaîner les exploits, comme celui qu'elle a réalisé vendredi soir à Vilnius contre la Lituanie (73-67), l'équipe de France a changé de statut. Les Bleus, toujours invaincus dans cet Euro 2011, sont désormais des favoris légitimes pour le titre. Comme l'Espagne, leur prochain adversaire. A l'origine, battre la Lituanie sans Mickaël Gelabale devait être un "exploit", dixit Vincent Collet. Mais une fois la victoire en poche (73-67), ce vendredi soir à Vilnius, Tony Parker n'était plus vraiment de cet avis: "Non, je pense qu'on a juste fait un très bon match de basket. On a bien défendu et ça a simplement montré qu'on est solides dans nos têtes." Admettons. Mais les Bleus, en rendant plus verts qu'ils ne l'étaient déjà les supporters baltes, ont réalisé ce que peu de gens les pensaient capables de faire. Surtout dans cette Siemens Arena, avec cette ambiance surréaliste, et avec cette équipe en face. Après avoir franchi plus ou moins aisément les cols allemands, italiens, serbes et turcs, et ainsi composté son billet pour le tour suivant, la France aurait pu choisir l'option de souffler, de reposer ses cadres. Les Tricolores hésitaient à le faire, d'ailleurs. Mais pour de tels athlètes, compétiteurs jusqu'au bout des ongles, il était impossible de laisser filer ce match en pensant à leur quart. "On était tous conscients que ça allait être dur mais on voulait quand même le gagner, explique le héros de la soirée, Nando De Colo. Etre qualifié, c'est bien beau, mais on visait les deux premières places de notre groupe." C'est chose faite, et c'est tant mieux. Et maintenant ? Il y a l'Espagne tentante du titre, d'abord. Mais Vincent Collet a déjà prévenu qu'il ferait "tourner davantage" son effectif lors de cet ultime rendez-vous du deuxième tour, sans enjeu majeur. Signe que désormais, la priorité est plus tard: le quart de finale, sans doute le match le plus important de tout le championnat d'Europe. Vu les obstacles qu'ils ont évités et renversés depuis leur arrivée en Lituanie, les Bleus sont en mesure de voir loin. Plus loin que cette échéance, en tout cas. C'est devenu légitime. "On n'est pas encore champions d'Europe, ni qualifiés pour les Jeux", prévient toutefois Nicolas Batum. Il n'empêche que l'impression laissée par ses partenaires ces dix derniers jours est ahurissante. Même ceux qui suivent cette équipe depuis des années n'en reviennent pas. Batum: "Pas encore champions d'Europe, ni qualifiés pour les Jeux" Lors des deux derniers matches, les Bleus ont retrouvé leur imperméabilité en défense en limitant la Turquie à 64 points et la Lituanie à 67 points. Qui d'autre peut s'en vanter ? Ils ont aussi encore prouvé que leur banc, à l'image de Nando De Colo bien sûr, est précieux et qu'il peut permettre aux joueurs dits "majeurs" de respirer. Des satisfactions qui s'ajoutent à celles du premier tour, dans un registre plus offensif celles-là. "On a encore acquis de la confiance, apprécie Florent Pietrus. On a su faire preuve de maturité et de détermination." Ces Tricolores-là ont également battu un record: celui du nombre de victoires consécutives de la sélection, quatorze, le précédent remontant à 1979. Ce serait vraiment dommage de s'arrêter en si bon chemin. Comme le dit Boris Diaw: "S'il n'y a rien au bout, tout ça ne vaut rien." La déception de l'Euro 2009, qui avaient vu les Français remporter tous leurs matches avant de buter sur l'Espagne en quarts, reste évidemment un souvenir dont il faut se rappeler. Leur chance, cette année, est qu'après leur confrontation de dimanche, ils ne se frotteront pas à nouveau à la formation des frères Gasol avant une éventuelle finale. "On ne voulait pas croiser la route des Espagnols avant un certain moment, ne cache pas le sélectionneur national Vincent Collet. Mais en quarts, on jouera quand même une équipe qui aura sûrement souffert et n'aura rien à perdre." Un adversaire à "choisir" entre la Slovénie, la Grèce ou la Macédoine. Rien qui puisse effrayer Tony Parker et sa bande, sereins et motivés comme jamais. Ils ont grandi dans les défaites. Ce qu'ils ont réussi jusque-là prouvent qu'ils ont maintenant l'âge de gagner quelque chose.