Indestructibles Américaines ?

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Thomas SINIECKI , modifié à
Tombeuses du Brésil dimanche au terme d'un quart de finale épique (2-2 a.p., 5 t.a.b. à 3), avec notamment une égalisation dans le temps additionnel de la prolongation, les Américaines vont maintenant s'attaquer à la France, mercredi en demi-finales de la Coupe du monde. Déjà sacrées à deux reprises, les Etats-Unis ont toujours été présentes dans le dernier carré, en six éditions. La montagne sera très haute pour les Bleues.

Tombeuses du Brésil dimanche au terme d'un quart de finale épique (2-2 a.p., 5 t.a.b. à 3), avec notamment une égalisation dans le temps additionnel de la prolongation, les Américaines vont maintenant s'attaquer à la France, mercredi en demi-finales de la Coupe du monde. Déjà sacrées à deux reprises, les Etats-Unis ont toujours été présentes dans le dernier carré, en six éditions. La montagne sera très haute pour les Bleues. Des deux côtés de l'Atlantique, le sentiment était très semblable. Mais il a peut-être été un peu plus fort encore aux Etats-Unis qu'en France. Pourtant, il en fallait beaucoup aux Américaines pour faire mieux que le scénario de la veille, entre les Bleues et l'Angleterre. Le but de Bussaglia venu d'ailleurs à deux minutes de la fin, cette étouffante série de tirs au but... Mais l'affrontement de rêve entre le Brésil et les Stars and Stripes a dépassé toutes les espérances, dans le suspense comme dans l'intensité. Et s'il y a des chances que les Yankees soient fatiguées après avoir dû, elles aussi, batailler durant 120 minutes - et même au-delà... - les circonstances de la qualification face au Brésil peuvent aussi donner un féroce sentiment d'invincibilité aux joueuses de Pia Sundhage. Car si les Bleues sont revenues de loin, les Américaines ont carrément renversé une montagne. Après avoir ouvert la marque très rapidement grâce à un but contre son camp de Daiane, les futures demi-finalistes ont été sérieusement perturbées par une très tatillonne madame Melksham. Alors que Solo, la gardienne, venait de repousser le penalty de Cristiane, l'arbitre a fait retirer la sentence car des joueuses étaient entrées dans la surface. La tireuse a changé, Marta a égalisé, et les Etats-Unis se sont retrouvés bien dépourvus, sans Buehler expulsée de façon assez sévère pour la faute ayant engendré le penalty. A 10 contre 11, les Américaines ont plié sur un doublé de Marta en prolongation, mais n'ont pas rompu. Wambach a égalisé de la tête au bout du temps additionnel (120e+2), pour le but le plus tardif de l'histoire de la compétition. Avant des tirs au but en guise de happy end. Terrassés en demi-finales il y a quatre ans par le Brésil (0-4), les Etats-Unis ont pris une jolie revanche. Bini: "La nation n°1" Solo a repoussé la tentative de Daiane, madame Melksham n'y a cette fois rien trouvé à redire et Krieger n'a pas tremblé pour qualifier les Etats-Unis dans le dernier carré. "C'est un rêve qui se réalise, indique cette dernière sur le site de la Fifa. Pourtant, je ne suis certainement pas la plus adroite dans cet exercice. Je suis quand même une défenseuse." Face au vice et à l'agressivité pas toujours maîtrisés des Brésiliennes, les Américaines ont fait avec leurs armes, de la résistance physique et surtout beaucoup d'envie. Mais il ne faut pas s'y tromper: contre la France, les Etats-Unis seront archi-favoris et chercheront très probablement à imposer leur jeu parfaitement huilé. "Pia Sundhage défend l'idée d'un football tourné vers l'offensive, explique la milieu de terrain Heather O'Reilly. Nous essayons de nous concentrer sur notre jeu et sur le secteur offensif. Par ailleurs, nous avons quelques joueuses qui étaient déjà là en 2007. Leur expérience du haut niveau constitue un atout intéressant dans cette situation." Bruno Bini, interrogé au micro de RTL, rappelle quelques chiffres simples, mais sans équivoque: "C'est la nation n°1 au classement Fifa. Ça représente 2,5 millions de licenciées. C'est sûr que c'est plus facile d'en trouver 21 que quand tu as 55 000 licenciées." Victorieuses de la première édition du Mondial en 1991, les Américaines vont disputer leur sixième demi-finale en... six compétitions. Sacrées également en 1999, elles ont décroché la médaille de bronze en 1995, 2003 et 2007. Et pour se rendre compte de ce que représente le football féminin outre-Atlantique, le meilleur exemple provient du Fifa 100, la liste des 125 meilleurs footballeurs vivants établie en 2004 par la Fédération internationale. Seules deux femmes en font partie, deux Américaines: Mia Hamm et Michelle Akers. C'est bien au berceau mondial du football féminin que les Bleues vont s'attaquer.