"Ici, le basket est une institution"

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Thomas PISSELET , modifié à
Depuis dix jours qu'ils sont en Lituanie, Vincent Collet et ses joueurs ont pu mesurer la passion des habitants de ce pays pour le basket. A la veille d'affronter l'équipe balte chez elle à Vilnius, au deuxième tour de l'Euro 2011, le sélectionneur et le capitaine des Bleus, Boris Diaw, racontent cette ferveur qu'ils n'ont vue nulle part ailleurs.

Depuis dix jours qu'ils sont en Lituanie, Vincent Collet et ses joueurs ont pu mesurer la passion des habitants de ce pays pour le basket. A la veille d'affronter l'équipe balte chez elle à Vilnius, au deuxième tour de l'Euro 2011, le sélectionneur et le capitaine des Bleus, Boris Diaw, racontent cette ferveur qu'ils n'ont vue nulle part ailleurs. Ne cherchez pas, le basket est partout en Lituanie. A chaque coin de rue ou presque, à Siauliai comme à Vilnius, quelque chose vous rappelle que le sport numéro un n'est pas le football. Les vedettes s'appellent Sarunas Jasikevicius, Rimantas Kaukenas, Martynas Pocius ou Jonas Valanciunas, le "petit" dernier... de 2,13 mètres. Des noms qui, en France, ne parlent pas à grand-monde. Mais ici, ces joueurs-là s'affichent en quatre par trois sur certains panneaux publicitaires, sur les présentoirs de certaines stations-service, sur les menus de certains restaurants. Les références à la balle orange ne s'arrêtent pas là. Dans les rues de Vilnius, une raquette et un ballon sont parfois peints à même le trottoir autour d'une simple poubelle. "A Siauliai (où les Bleus ont séjourné pendant une semaine lors du premier tour de l'Euro 2011, ndlr), on voyait aussi des voitures avec les petits drapeaux lituaniens, raconte Vincent Collet. Chez nous, on ne verrait ça que pour le foot. C'est super de jouer une compétition comme celle-ci dans un tel contexte." Les Français l'apprécieront-ils autant ce vendredi soir, à l'heure d'affronter le pays hôte ? "Franchement, je suis vraiment très content de jouer dans une ambiance pareille, surtout après avoir battu les Turcs..., sourit le coach tricolore, soulagé que son équipe soit déjà assurée de disputer les quarts de finale du tournoi. Avec Jacky (Commères) et Ruddy (Nelhomme), mes assistants, on est restés regarder Lituanie-Serbie mercredi et sincèrement, c'était du pur bonheur. Même nous, je pense que ça va nous galvaniser. Il n'y a aucune agressivité dans ce public. C'est fabuleux de voir des gens heureux de regarder du basket, derrière leur équipe. Quand ils tapent dans les mains, ils encouragent les deux équipes qui jouent." Avec, et c'est normal, plus d'intensité quand la Lituanie marque et gagne. Collet: "Il n'y a aucun endroit où l'on retrouve une telle ferveur" Vendredi soir, le vert et le jaune seront les couleurs de circonstance dans les tribunes de la Siemens Arena. Il y aura aussi une petite tâche bleue dans un coin, celui de la soixantaine de supporters français à avoir effectué le déplacement. Et le volume sonore augmentera au fil des possessions, des mèches allumées par les gâchettes lituaniennes. Pas l'idéal pour l'équipe qui visite. "Un peu à l'image des Turcs l'an passé, lors du championnat du monde, ils semblent possédés, remarque Vincent Collet. Le fait d'arriver à Vilnius leur donne un supplément d'âme parce que la salle est plus grande, et donc encore plus derrière eux. Il n'y a aucun endroit où l'on retrouve une telle ferveur, une telle passion." Dans leur hôtel Le Méridien, à une vingtaine de kilomètres de Vilnius, les Bleus sont "un peu isolés", remarque le capitaine Boris Diaw. "Mais rien que dans l'établissement, enchaîne-t-il, le staff connait le nom et le prénom des joueurs de chaque équipe. Je ne sais pas si, dans d'autres pays européens, ça aurait été le cas. Et puis, ici, le public n'est pas hostile. Il aime le basket. Ce ne sont pas des hooligans." De quoi être envieux ? "On sait très bien qu'on ne développera pas le basket au niveau qui est le sien en Lituanie, répond Vincent Collet. Il y a des raisons fondamentales à ça: l'hiver, tu ne peux pas jouer au foot pendant quatre mois ici et les sports en plein air sont condamnés. Le premier sport de salle, c'est le basket. Et c'est devenu une institution." En France, non. Une question de climat, sans doute.