Houllier, l'erreur de casting

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Olivier CHAUVET , modifié à
Arrivé en septembre dernier du côté d'Aston Villa, c'est peu dire que Gérard Houllier n'a pas convaincu. Très ambitieux en début de saison, le club de Birmingham, sixième à l'issue de l'exercice précédent, occupe en effet une très inquiétante 14e place avec seulement un petit point d'avance sur le premier relégable. Le déplacement sur la pelouse d'Everton samedi s'annonce décisif dans la course au maintien.

Arrivé en septembre dernier du côté d'Aston Villa, c'est peu dire que Gérard Houllier n'a pas convaincu. Très ambitieux en début de saison, le club de Birmingham, sixième à l'issue de l'exercice précédent, occupe en effet une très inquiétante 14e place avec seulement un petit point d'avance sur le premier relégable. Le déplacement sur la pelouse d'Everton samedi s'annonce décisif dans la course au maintien. Réputé en Angleterre pour son excellent parcours avec Liverpool avec qui il avait réalisé un quintuplé historique en 2001 (Coupe d'Angleterre, Coupe de la Ligue, Community Shield, Coupe de l'UEFA et Supercoupe d'Europe), Gérard Houllier ne fait pas l'unanimité à Aston Villa, loin de là. Débarqué en septembre dernier sur le banc des Villans, où il avait la lourde tâche de succéder à Martin O'Neill, resté quatre ans au club, le technicien français avait pris un bon départ avec deux succès consécutifs face à Blackburn en Coupe de la Ligue (3-1) et sur la pelouse de Wolverhampton en championnat (2-1). Mais après dix victoires, huit nuls et treize défaites en 31 matches à la tête du club basé à Birmingham, le bilan de l'ancien DTN du football français n'est guère reluisant. De plus, l'ambiance semble exécrable au sein du vestiaire, où certains joueurs tels que John Carew, prêté depuis à Stoke, Stephen Warnock, Habib Beye ou encore Richard Dunne ont été, au moins un temps, écartés après avoir eu des mots avec leur entraîneur ou son assistant Gary McAllister. Déçu par l'attitude de ses joueurs habituellement titulaires, l'ancien coach lyonnais avait pris la décision d'aligner une équipe bis début mars face à Manchester City en huitièmes de finale de la Coupe d'Angleterre. Un pari perdu puisque les Villans s'étaient lourdement inclinés (3-0), perdant là leur dernière chance d'accrocher un trophée cette saison. Houllier: "Des matches où nous n'avons pas obtenu ce que nous méritions" Déjà conscient des difficultés de son équipe lors de la trêve hivernale, Gérard Houllier avait convaincu ses dirigeants de faire signer Robert Pires, loin d'être convaincant, et de mettre la main au portefeuille en dépensant 21 millions d'euros (+7 millions d'éventuels bonus), un record pour le club, pour faire venir l'attaquant de Sunderland, Darren Bent. Si l'international anglais a inscrit trois buts en sept matches de Premier League joués avec Villa, il ne peut pas à lui seul sauver le club, qui, après deux défaites consécutives face à Bolton (2-3) et Wolverhamton (0-1), pointe en quatorzième position avec trente points de retard sur le leader Manchester United et une toute petite longueur d'avance sur la zone de relégation. Autant dire que le match prévu samedi sur la pelouse d'Everton, à l'occasion de la 31e journée, s'annonce crucial pour Houllier et ses troupes. Mais la partie est loin d'être gagnée face à l'actuel huitième du classement, qui reste sur trois succès consécutifs et qui est invaincu à domicile depuis sept matches. Un brin d'espoir toutefois pour Villa, seulement sept points séparent les deux équipes au coup d'envoi. "Des joueurs ont joué avec leur sélection et d'autres sont restés au club, mais là, nous nous retrouvons tous ensemble et nous savons ce qu'il nous reste à faire face à Everton", a confié jeudi Gérard Houllier devant les caméras de la chaîne du club. "Nous ne devons pas nous mentir, a poursuivi l'ancien coach des Reds. Nous savons que la tâche qui nous attend est difficile, mais nous devons rester concentrer sur notre jeu si l'on veut obtenir un résultat. Nous en avons la capacité et la force. Nous avons connu une période difficile, mais il y a eu des matches où nous n'avons pas obtenu ce que nous méritions. Nous devons être plus fort mentalement. Tout le monde est concentré. Nous ne sommes pas des rêveurs". Une victoire et les supporters des Villans pourraient, eux, se remettre à rêver. Une défaite et le nom de Rafa Benitez pourrait être évoqué avec encore plus de force dans les travées de Villa Park.