Hirvonen, la dernière chance

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Yannick SAGORIN , modifié à
Vainqueur du rallye de Suède en tout début de saison, Mikko Hirvonen est depuis resté muet, éclipsé par la déferlante rouge du double chevron. Sébastien Loeb et Sébastien Ogier se sont partagés les huit rallyes suivants, reléguant le pilote Ford à 36 et 11 points de leurs positions respectives. A quatre manches de la fin de la saison, le Finlandais n'a plus le choix, il doit gagner ce week-end pour refaire son retard. Lui le double tenant du rallye d'Australie.

Vainqueur du rallye de Suède en tout début de saison, Mikko Hirvonen est depuis resté muet, éclipsé par la déferlante rouge du double chevron. Sébastien Loeb et Sébastien Ogier se sont partagés les huit rallyes suivants, reléguant le pilote Ford à 36 et 11 points de leurs positions respectives. A quatre manches de la fin de la saison, le Finlandais n'a plus le choix, il doit gagner ce week-end pour refaire son retard. Lui le double tenant du rallye d'Australie. Le duel entre les nouveaux bolides de Citroën et Ford ne fait pas les étincelles escomptées. Il n'y a qu'à voir le classement des constructeurs pour s'en convaincre. Quand la DS3 a déjà rapporté 333 points aux troupes d'Olivier Quesnel, la Fiesta n'en a obtenu que 242. "Un score qui ne reflète pas le niveau de la bagarre qui nous oppose à nos adversaires, estime dans un communiqué Xavier Mestelan-Pinon, responsable technique chez Citroën. Bon nombre de rallyes ont été gagnés pour quelques secondes... voire moins ! Nous n'avons jamais gagné facilement et nos concurrents sont très proches, tout du moins en performance pure. Nous avons fait la différence sur la fiabilité, puisque nous n'avons enregistré aucun abandon mécanique." Une modestie tout à l'honneur du double chevron. Question fiabilité pourtant, les Fordistes n'ont pas à se plaindre. Surtout pas un Mikko Hirvonen qui n'a jamais terminé au-delà de la quatrième place, s'invitant du reste sur le podium à cinq reprises - en neuf courses - et vainqueur du tout premier rallye de la saison, en Suède, quand les rivaux rouges peaufinaient encore leurs réglages. En cela, le vice-champion du monde 2008 et 2009, soufflé cette dernière année sur la ligne d'arrivée par un Sébastien Loeb sacré avec une petite longueur d'avance, n'est pas largué au classement général. Tout juste accuse-t-il 36 points de retard sur le septuple champion sortant, 11 sur un Sébastien Ogier qui lui-même n'a pas renoncé à la conquête de son tout premier titre WRC. Le temps presse néanmoins pour le Finlandais, qui n'a plus que quatre rallyes devant lui pour refaire son retard. Pas simple, quand on voit que les deux Sébastien d'en face se sont partagés les huit dernières victoires et que la Fiesta n'a pas été en mesure de s'imposer sur le revêtement majoritaire - la terre - cette saison. Pas même au pays de ses deux pilotes, là où on dénombre mille lacs, Sébastien Loeb ayant eu le toupet de s'imposer en Finlande pour la deuxième fois de sa carrière. Australie, Alsace, Catalogne et RAC, tels sont les ultimes défis qui s'annoncent. Un menu asphalté à 50% qui n'est pas pour avantager un team Ford qui n'a plus gagné sur bitume depuis le triomphe de Marcus Grönholm au Monte-Carlo 2006. "Je dois me battre continuellement et ce sera encore plus compliqué de s'imposer sur les deux prochaines épreuves asphalte à venir. Je dois donc tout faire pour gagner ce week-end en Australie", juge Mikko Hirvonen, conscient de ses moyens limités sur la surface de prédilection de Sébastien Loeb, une surface qui s'est offerte à Sébastien Ogier, il y a trois semaines, en Allemagne. Double tenant du trophée en Australie - victorieux du côté de Perth en 2006 puis en 2009, quand son grand rival alsacien fut pénalisé d'une minute, donc privé de succès, pour une barre anti-roulis non-conforme - le pilote finlandais se dit impatient de retourner aux antipodes, même si le rallye a été délocalisé, désormais basé sur Coffs Harbour, entre Sydney et Brisbane. "J'aime l'Australie, ce rallye s'aborde généralement d'une manière assez détendu, ce qui nous aide dans la préparation, souffle-t-il. Un triplé ici serait bienvenu !" D'autant que Ford, qui suit de près Ogier, n'a toujours pas prolongé son contrat à l'heure qu'il est...