Goss dans la cour des grands

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Olivier CHAUVET , modifié à
Matthew Goss a décroché samedi la plus belle victoire de sa carrière en remportant Milan-San Remo. Déjà vainqueur à trois reprises cette saison, l'Australien de 24 ans s'est imposé au sprint devant Fabian Cancellara et Philippe Gilbert au sein d'un groupe de huit coureurs. A noter, la très belle septième place du Français Yoann Offredo, qui fut l'un des grands animateurs de la course.

Matthew Goss a décroché samedi la plus belle victoire de sa carrière en remportant Milan-San Remo. Déjà vainqueur à trois reprises cette saison, l'Australien de 24 ans s'est imposé au sprint devant Fabian Cancellara et Philippe Gilbert au sein d'un groupe de huit coureurs. A noter, la très belle septième place du Français Yoann Offredo, qui fut l'un des grands animateurs de la course. Pour la première fois dans l'histoire de Milan-San Remo, c'est un Australien qui a remporté la première grande classique de la saison. Déjà vainqueur cette année d'une étape du Tour Down Under, d'une sur le Tour d'Oman et d'une autre lors de Paris-Nice, le coureur de la HTC-Highroad a cette fois marqué les esprits en remportant la Primavera. Vainqueur au sprint au sein d'un groupe de huit coureurs, l'Australien, qui avait remporté Paris-Bruxelles en 2009 et le Grand Prix de Plouay en 2010, a devancé deux grands spécialistes des classiques, Fabian Cancellara, déjà vainqueur en 2008 à San Remo, et Philippe Gilbert. Il succède ainsi au palmarès de l'épreuve à l'Espagnol Oscar Freire (Rabobank), piégé par une chute à une centaine de kilomètres de l'arrivée au même titre que plusieurs autres favoris. Contrairement à la tradition sur la Primavera qui veut que la course se joue lors des deux dernières ascensions, la Cipressa et le Poggio, une partie de cette 102e édition s'est joué cette fois beaucoup plus tôt. En effet, dans la descente du Manie, située à une centaine de kilomètres de l'arrivée, plusieurs prétendants à la victoire, dont Oscar Freire (Rabobank), Mark Cavendish (HTC-Highroad), Thor Hushovd et Tyler Farrar (Garmin-Cervelo), ainsi que le champion d'Italie Giovanni Visconti (Farnese Vini-Neri Sottoli), sont pris au piège à la suite d'une chute qui scinde le peloton en deux. Profitant de l'aubaine, les équipes Omega Pharma-Lotto de Philippe Gilbert et Quick-Step de Tom Boonen forcent l'allure de ce premier peloton, composé d'une quarantaine de coureurs, pour creuser l'écart avec ce deuxième groupe, bientôt pointé à deux minutes. Parti dès le douzième kilomètre d'une course qui en compte près de 300, les quatre hommes de tête Mikhail Ignatiev (Katusha), Takashi Miyazawa (Farnese Vini-Neri Sottoli), Nico Sijmens (Cofidis) et Alessando De Marchi (Androni Giocattoli) sont rapidement avalés par le groupe de tête. Le panache d'Offredo Au pied de la Cipressa, c'est Valerio Agnoli de la Liquigas-Cannondale qui lance les hostilités, bientôt suivi par Sylvain Chavanel (Quick-Step) et Alessandro Ballan (BMC), mais l'attaque n'est pas assez franche et c'est ensuite au tour de Yoann Offredo de tenter sa chance. Seizième l'an dernier, le Français de la FDJ, qui avait déjà attaqué le Poggio en tête lors des deux dernières éditions, bénéficie cette fois du soutien de son coéquipier Steve Chainel. L'ancien spécialiste du cyclo-cross va réaliser un travail énorme pour emmener son leader jusqu'au pied de la dernière ascension, accompagné de Greg Van Avermaet (BMC) et Stuat O'Grady (Leopard-Trek). Les quatre hommes de tête prennent une trentaine de secondes d'avance jusqu'à ce que Van Avermaet tente le coup tout seul. Offredo essaye de le suivre mais ne parvient pas à combler l'écart. A l'arrière, la lutte fait aussi rage avec Vicenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) qui lance les hostilités. Le vainqueur du Tour d'Espagne 2010, apparu très affûté sur Tirreno-Adriatico la semaine passée, lâche Chainel puis revient sur Offredo et O'Grady. Mais, à l'entame de la descente du Poggio, à un peu plus de 7,5 kilomètres de l'arrivée, il n'y a finalement plus que le seul Van Avermaet en tête, pourchassé par un groupe d'une dizaine de coureurs. Le Belge ne parvient pas à maintenir l'écart et est bientôt rattrapé par Cancellara, Gilbert et consorts. Au moment de la jonction, Offredo tente une nouvelle fois de partir seul. Le natif de Savigny-sur-Orge parvient à prendre quelques dizaines de mètres à 2,5 kilomètres du but, mais rapidement comblés par les poursuivants. Ils seront finalement huit à se disputer la victoire à San Remo et c'est donc Matthew Goss, le plus rapide au sprint, lequel aura eu le mérite de résister aux puncheurs dans les dernières bosses, qui s'impose. Encore en tête dans la dernière ligne droite, Yoann Offredo décroche finalement une belle septième place et peut s'enorgueillir d'avoir fini dans le groupe de tête composé de coureurs du calibre de Cancellara (2e), Gilbert (3e), Ballan (4), Pozzatto (5e), Scarponi (6e), auteur d'un immense effort dans la Cipressa et le Poggio pour combler seul la minute de retard qui séparait le premier peloton du deuxième, et Nibali (8e). "J'attaquerai dans le final" nous avait confié Yoann Offredo avant la course. Le jeune Français de 24 ans a tenu parole et est même passé tout près d'un immense exploit. A lui de conserver le même tempérament lors des prochaines échéances, notamment lors du Tour des Flandres le 3 avril, pour de nouveau rivaliser avec les meilleurs.