Gavignet déclenche sa balise

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AXEL CAPRON , modifié à
Alors qu'il naviguait au nord de l'anticyclone des Açores, Sidney Gavignet a été victime mercredi après-midi d'une sérieuse avarie, avec la casse du bras de liaison avant tribord de son trimaran Oman Air Majan qui a entraîné le démâtage. Le skipper, qui s'est réfugié dans la coque centrale, a aussitôt déclenché sa balise de détresse, un cargo s'est dérouté pour le secourir.

Alors qu'il naviguait au nord de l'anticyclone des Açores, Sidney Gavignet a été victime mercredi après-midi d'une sérieuse avarie, avec la casse du bras de liaison avant tribord de son trimaran Oman Air Majan qui a entraîné le démâtage. Le skipper, qui s'est réfugié dans la coque centrale, a aussitôt déclenché sa balise de détresse, un cargo s'est dérouté pour le secourir. "A 16h48, le skipper d'Oman Air Majan, Sidney Gavigne, a appelé pour dire que son bateau avait subi une avarie majeure au niveau de la poutre avant sous le vent. Oman Air Majan progressait dans des vents contraires de 20 noeuds, mais les conditions n'étaient pas extrêmes. Sidney a activé sa balise de détresse. Il a revêtu sa combinaison de survie et n'est pas blessé. Il est actuellement dans la coque centrale qui est hors d'eau. Le directeur de course, Jean Maurel, est en contact avec les MRCC portugais (secours en mer, ndlr) pour l'organisation des secours et reste en contact permanent avec Sidney et son équipe à terre. Un nouveau communiqué sera diffusé avec les dernières informations." C'est par ce communiqué qu'a été rendue publique l'avarie subie mercredi après-midi par Oman air Majan ! Un peu plus de trois jours après son départ de Saint-Malo, alors qu'il occupait la cinquième place de la classe Ultime et en terminait avec le contournement par le nord de l'anticyclone des Açores, Sidney Gavignet a vu sa première Route du Rhum brutalement interrompue, le bras de liaison avant tribord de son trimaran ayant cédé, entraînant le démâtage immédiat. Le skipper n'a pas été blessé et s'est vite réfugié dans la coque centrale pour déclencher sa balise de détresse et informer la direction de course de sa sérieuse avarie. Oman Air Majan ne s'est pas retourné, ce qui permet au marin d'être dans une relative sécurité. Jointe à 20h, sa chargée de communication nous a précisé que Jean Maurel venait d'avoir Sidney Gavignet au téléphone, ce dernier ayant indiqué qu'il voyait à proximité désormais le cargo s'étant dérouté après avoir été alerté par les secours portugais. Reste à organiser la récupération du skipper, ce qui n'est jamais évident dans une mer assez formée. Une route nord trop «casse-bateau» ? Pas d'inquiétude majeure à avoir sur l'intégrité physique du vainqueur de la Volvo Ocean Race 2004-05 (sur ABN-Amro), qui, en sortie de Manche dans la nuit de dimanche, avait opté avec son routeur à terre Marcel Van Triest pour une route nord, comme Thomas Coville, là où Franck Cammas, Francis Joyon et Yann Guichard plongeaient au sud. Une route plus courte mais également plus «casse-bateau», avec de la houle et du près, des conditions toujours éprouvantes pour un tel multicoque qui encaisse des chocs importants sur sa structure. Trop importants ? Routeur notamment de Francis Joyon au sein de la cellule météo de Jean-Yves Bernot, notre chroniqueur Yann Eliès nous confiait lundi, à propos du choix de la route sud du skipper d'IDEC: "On a préféré choisir en fonction de l'état de la mer. Au nord, il y avait une grande houle de cinq mètres qui pouvait entraver la bonne marche des bateaux. Sur les multicoques, il faut vraiment bien appréhender les conditions de mer qui altèrent ou améliorent les performances des bateaux selon que la mer est derrière, de travers ou de face. Nous, on a estimé que c'était plus raisonnable de ne pas envoyer Francis dans une mer trop hachée, c'est une décision stratégique et de bon sens." Faut-il en déduire que la route nord était trop risquée ? Il est bien évidemment impossible de tirer des conclusions hâtives de l'avarie subie par Sidney Gavignet, lui-même nous expliquant avant le départ avoir totalement confiance dans son bateau qu'il pensait avoir suffisamment éprouvé dans toutes les conditions. Mercredi à la vacation, peu avant son avarie, il confiait cependant: "Je suis satisfait du rendement du bateau, je crois que je n'avais encore jamais tiré autant d'Oman Air Majan. Il va falloir penser à réhausser ses courbes de polaires car je suis très souvent au-delà des 100%." A force, la machine s'est peut-être enrayée, la classe Ultime perd un deuxième concurrent après Bertrand Quentin mardi, Sidney Gavignet perd lui nombre de ses illusions, mais nul doute que comme d'autres marins qui ont connu pareille mésaventure avant lui, il s'en remettra...