Federer croit en sa bonne étoile

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François QUIVORON , modifié à
Dans l'ombre de Rafael Nadal et Novak Djokovic depuis le début de la saison, Roger Federer garde le cap malgré des vents contraires. Le Suisse aspire à retrouver la place de n°1 mondial qu'il a abandonnée il y a un an. Pour cela, un bon parcours à Roland-Garros, qui débute la semaine prochaine, est obligatoire avant de retrouver Wimbledon, qui reste son jardin.

Dans l'ombre de Rafael Nadal et Novak Djokovic depuis le début de la saison, Roger Federer garde le cap malgré des vents contraires. Le Suisse aspire à retrouver la place de n°1 mondial qu'il a abandonnée il y a un an. Pour cela, un bon parcours à Roland-Garros, qui débute la semaine prochaine, est obligatoire avant de retrouver Wimbledon, qui reste son jardin. La dernière fois que Roger Federer s'est présenté dans un tournoi du Grand Chelem avec le dossard n°1, c'était à Roland-Garros en 2010. Il y a un an tout juste. A l'époque, le Suisse, auréolé quelques mois plus tôt d'un quatrième sacre à l'Open d'Australie, était le tenant du titre de trois des quatre épreuves majeures de la saison. Les temps ont bien changé depuis. Rafael Nadal a survolé la fin de saison, empochant Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open, avant la folle série en cours de Novak Djokovic. Ces deux-là, surtout le Serbe en ce moment, tutoient l'excellence au point de cristalliser toute l'attention. Et Federer a beau agiter la main, comme pour dire "Eh oh, moi je suis encore là", personne ne le voit. Le n°3 mondial est encore là, bien sûr, il est écouté et respecté. Une condition qu'il doit plus à son immense palmarès qu'à ses récents résultats, comparables à ceux de Söderling par exemple. Sauf qu'au Suédois, on lui demande moins son avis. Celui de Federer est tout de même toujours bon à prendre: "Rafa et Novak jouent mieux que moi et que tous les autres sur le circuit. C'est un fait établi. Novak gagne tous les gros tournois, ça devient difficile de les remporter. Mais je ne suis pas loin de les gagner et je vais tout faire pour y arriver." Pour cela, il faudrait que l'un des deux, voire les deux, mastodontes du circuit s'essoufflent sérieusement. Avec Roland-Garros qui se profile dès la semaine prochaine et la place de n°1 mondial en jeu, ce n'est pas gagné... C'est là que Federer agite la main, pas frénétiquement mais avec plus d'insistance qu'il y a quelques mois. "C'est important pour moi de redevenir n°1 mondial. Je l'ai dit à Wimbledon l'an dernier et c'est toujours possible aujourd'hui. J'ai remporté le Masters de Londres et je ne suis plus détenteur d'un titre en Grand Chelem. Si j'en gagne un, cela va changer beaucoup de choses." Peut-être, peut-être pas. L'avenir le dira. C'est en tout cas sur le gazon de Wimbledon qu'il a le plus de chances de s'imposer. De là à reconquérir son trône occupé pendant 285 semaines (à une semaine du record de Pete Sampras) et abandonné il y a un an, la marge de manoeuvre parait bien étroite. En termes de points, l'écart avec Nadal (3680 points) n'a rien de rédhibitoire, mais il mesure bien la difficulté de la tâche. Une seule victoire contre un top 10 cette saison Le Suisse n'offre pas en ce moment et depuis le début de l'année les garanties d'un potentiel n°1 mondial. Il a beaucoup joué (35 matches) mais il a aussi beaucoup perdu (sept défaites, dont trois contre Djokovic et deux contre Nadal) et n'a surtout gagné qu'une seule rencontre face à un membre du top 10 (Söderling à Madrid). Plus inquiétant, Federer manque de plus en plus régulièrement les finales des grands rendez-vous. La dernière qu'il a disputée, excepté le Masters de Londres, c'était au Masters 1000 de Shanghai (défaite contre Andy Murray) il y a sept mois. Difficile dans ces conditions de dénicher un brin d'optimisme quant à un éventuel retour au sommet de l'homme aux seize titres du Grand Chelem. Eliminé en huitièmes de finale à Rome par Richard Gasquet, Federer est arrivé à Paris ce lundi et s'est même entraîné une première fois sur le court central. "Je suis content de rejoindre Roland-Garros avec quelques jours de repos. Cela va me permettre d'être frais mentalement et physiquement pour l'ouverture du tournoi en France. Je me sens très bien." Sur la terre battue parisienne, où il a connu l'un des plus grands exploits de sa carrière en s'imposant en 2009, il n'est peut-être pas au bout de ses peines. Mais il croit en sa bonne étoile.