Elles n'attendent que ça...

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Surfer sur la vague des Bleues, voici l'objectif de la FFF qui a décidé lundi soir de lancer une consultation pour l'obtention des droits télévisés du championnat de France de D1 féminine. Le chantier vers la professionnalisation reste pourtant immense, le statut des clubs étant encore amateur. Le précédent américain montre aussi la fragilité économique d'une discipline qui ne demande pourtant qu'à grandir.

Surfer sur la vague des Bleues, voici l'objectif de la FFF qui a décidé lundi soir de lancer une consultation pour l'obtention des droits télévisés du championnat de France de D1 féminine. Le chantier vers la professionnalisation reste pourtant immense, le statut des clubs étant encore amateur. Le précédent américain montre aussi la fragilité économique d'une discipline qui ne demande pourtant qu'à grandir. Un match de football français diffusé gratuitement le week-end ? L'éventualité peut faire sourire quelques semaines après l'entrée d'Al Jazira sur le grand marché de la Ligue 1, la LFP obtenant 510 millions d'euros pour la période 2012-2016. C'est pourtant bien ce qui pourrait se produire au vu de la consultation lancée lundi par la FFF. A condition qu'une chaîne de la TNT par exemple soit intéressée. On pense à Direct 8, actuel diffuseur de la Coupe du monde, qui pourrait se positionner un peu plus sur le marché du football féminin après avoir déjà accompagné l'épopée lyonnaise en Ligue des champions. Car, ce sont bien des filles dont il s'agit ici. Une première dans l'Hexagone liée évidemment à la belle aventure vécue outre-Rhin par la sélection de Bruno Bini. La fédération tente de surfer sur cette vague bleue, consciente que la qualification des Bleues pour le dernier carré du Mondial était une formidable publicité. Eurosport et Direct 8 ont d'ailleurs réalisé des cartons d'audience avec le quart de finale épique contre l'Angleterre (1-1, 4-3 aux tirs au but). La chaîne du groupe Bolloré a ainsi attiré 1 100 000 téléspectateurs de moyenne obtenant 7,9 % de part d'audience avec un pic à 2,5 millions lors de la séance de tirs au but. Un joli résultat sur un créneau horaire porteur, le samedi en access prime-time (entre 18h et 20h). L'exception lyonnaise Dans le détail, le travail semble pourtant immense. Déjà parce que si la sélection incarne évidemment ce qui se fait de mieux, les clubs eux vivent avec un statut encore précaire. Amateur, le championnat de D1 se joue le plus souvent dans l'anonymat. Après Juvisy à la fin des années 90, c'est aujourd'hui l'Olympique Lyonnais qui y fait figure d'ogre, Jean-Michel Aulas ayant mis les petits plats dans les grands pour attirer les meilleures joueuses françaises voire internationales comme la Suédoise Lotta Schelin elle aussi présente en demi-finale de la Coupe du monde avec sa sélection. Mais ailleurs, boucler un budget et attirer du monde au stade relève déjà du parcours du combattant. Et le gâchis du championnat américain montre toute la fragilité économique de la discipline. Malgré une belle popularité et des affluences record, le premier championnat professionnel féminin n'aura vécu que trois saisons entre 2000 et 2003 avant de sombrer en raison de recettes insuffisantes. Aujourd'hui, seules six franchises existent au sein d'un nouveau championnat encore balbutiant. En France, la D1 est, elle, composée de 12 clubs, la descente concernant deux équipes chaque année. La prochaine saison verra d'ailleurs la première édition de la Coupe de France féminine, qui remplace le Challenge de France également organisé par la FFF. Suffisant pour attirer les investisseurs et les publicitaires, sans doute séduits par l'image véhiculées par ces Bleues courageuses bien loin de celle laissée par leurs homologues masculins à Knysna l'été dernier ? La consultation qui doit prendre fin le 25 juillet donnera déjà un signe et un possible axe de développement. Nul doute que ces filles-là mériteraient leur petite part du gâteau... Avec le football, c'est en fait tout le sport féminin qui espère enfin pouvoir décoller.