Echec et maths...

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Thomas PISSELET , modifié à
D'une seule voix, les Bleus ont assuré ne pas avoir lâché volontairement leur match contre l'Espagne (69-96), dimanche à Vilnius, dans l'optique des quarts de finale de cet Euro 2011. Les raisons de perdre étaient pourtant évidentes et leur terrible prestation après le repos laisse un drôle de goût en bouche. Si l'équipe de France élimine la Grèce jeudi prochain, cela restera anecdotique. Sinon...

D'une seule voix, les Bleus ont assuré ne pas avoir lâché volontairement leur match contre l'Espagne (69-96), dimanche à Vilnius, dans l'optique des quarts de finale de cet Euro 2011. Les raisons de perdre étaient pourtant évidentes et leur terrible prestation après le repos laisse un drôle de goût en bouche. Si l'équipe de France élimine la Grèce jeudi prochain, cela restera anecdotique. Sinon... L'équipe de France n'a jamais été douée en calculs. Il se pourrait bien que ça ait changé. Espérons-le, du moins. Même s'ils ont affirmé le contraire, les Bleus n'ont pas semblé jeter toutes leurs forces dans la bataille contre l'Espagne, dimanche à Vilnius. Leur tête était déjà ailleurs, à leur quart de finale contre la Grèce, jeudi prochain. Alors forcément, contre une formation comme celle-là, l'écart a gonflé, gonfle, gonflé (96-69). Les joueurs de Vincent Collet doivent maintenant faire attention à ce que cette défaite ne leur explose pas à la figure à Kaunas, où auront lieu leurs trois derniers matches. Là-bas, Tony Parker et ses coéquipiers seront attendus au tournant. Ils le savent. Mais leur destin olympique passe de toute façon par cette rencontre face à leur bête noire grecque, ils y sont normalement préparés. "Malgré tout ce que l'on a fait depuis le début, on repart à zéro. On remet tout à plat", estime le sélectionneur. Le risque, c'est qu'en n'ayant pas tout fait pour battre les Espagnols, ils puissent en subir le contrecoup. Les quatre jours de repos qui viennent vont être délicats à gérer pour le staff. Ce n'est d'ailleurs jamais très bon d'attendre autant avant un match couperet de cette importance. Le fait de ne jouer que jeudi prochain pourrait toutefois permettre à Mickaël Gelabale, qui a manqué les deux derniers matches en raison d'une entorse à la cheville droite, d'être à nouveau opérationnel face aux Hellènes. Et disons-le clairement: cela explique peut-être en partie la terrible prestation des Tricolores après la pause, qui ont fait preuve de flagrantes et inhabituelles maladresses en attaque et de passivité en défense. "Pour lui, ça va être juste, explique Vincent Collet qui, sans le dire franchement, sous-entend que ce délai a tout de même été pris en compte dans la manière d'aborder ce rendez-vous contre l'Espagne. Il ne pourra pas remettre les baskets avant mardi ou mercredi. Donc, c'est bien s'il peut avoir un vrai entraînement avant de rejouer." Une victoire face aux Ibères aurait, au contraire, avancé le quart de finale de ses hommes de vingt-quatre heures. Le sourire de Traoré... Un succès aurait aussi poussé les Bleus dans les bras de la Lituanie, qualifiée sans surprise quelques heures plus tard après avoir battu l'Allemagne (84-75), lors d'une éventuelle demi-finale. Avec cette défaite, lourde mais sans conséquence, l'équipe de France est désormais assurée de ne croiser ni les Espagnols ni les Baltes avant une possible finale. "Le plus tard on les rencontrera, et mieux ce sera", se réjouit déjà Kevin Séraphin, auteur de 18 points. "On a fait un exploit vendredi (en battant les Lituaniens). On peut le refaire, se justifie Vincent Collet. Mais à une semaine d'intervalle, c'est compliqué de rééditer ce genre de performance. L'Espagne est au-dessus mais entre la Lituanie et la Russie, il n'y a pas de grandes différences sauf que l'une joue à domicile et que l'on n'a pas encore joué l'autre." S'il évoque la Russie, c'est parce que les Bleus devraient être dans la même partie de tableau qu'elle. Andreï Kirilenko et sa bande seront, en cas de victoire probable contre la Macédoine lundi, un adversaire potentiel en demi-finales, au même titre que la Serbie. Des équipes plus abordables que la Lituanie. Raison de plus pour avoir perdu contre l'Espagne ? Sans doute. Même si le coach tricolore s'en défend. "Il ne faut pas chercher de mauvaises explications", répond-il. Un message repris en choeur par ses joueurs. "Il n'y a pas eu de calcul, lâche Ali Traoré dans un grand sourire, ajoutant après une habile pirouette. Je souris parce que je pense à ce que je vais manger. J'espère que ce sera un grec dans pas longtemps..." Il n'y a rien de choquant à ce que les Français n'admettent pas qu'ils avaient réfléchi avant la rencontre aux avantages d'une défaite. Mais leur explication ne tient pas la route une seule seconde. Selon eux, et ils sont tous unanimes à ce sujet, ils ont changé de visage après la pause parce que le niveau d'intensité des Espagnols les a surpris. Peu crédible. "On a fait une bonne première mi-temps mais je pense qu'à la pause, on était peut-être trop confiants, assure, comme les autres, Nicolas Batum. On est revenus un peu trop laxistes. Eux, ils ont accéléré le jeu et on a eu du mal à répondre. On les a laissés courir et forcément, contre eux, tu le paies cash." L'ailier tricolore a beau ajouter qu'entre eux, les Bleus s'étaient dit qu'ils voulaient "taper les tapas", on a du mal à y croire. Leurs attitudes les ont trahis. Les absences de Joakim Noah et Tony Parker aussi. Mais passons...