Dopage: L'Espagne encore à l'index

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ERIC DELTOUR , modifié à
Alors qu'Alberto Contador attend toujours de connaître son sort suite à son contrôle positif, le sport espagnol est à nouveau éclaboussé par le dopage après le vaste coup de filet orchestré jeudi par la Guardia Civil. Quatre ans après l'opération Puerto, c'est l'opération "Galgo" (lévrier) qui, aux quatre coins du pays, a ébranlé le milieu de l'athlétisme et donné lieu à plusieurs interpellations, dont la championne du monde du 3000 m steeple, Maria Dominguez, mais aussi un certain Eufemanio Fuentes...

Alors qu'Alberto Contador attend toujours de connaître son sort suite à son contrôle positif, le sport espagnol est à nouveau éclaboussé par le dopage après le vaste coup de filet orchestré jeudi par la Guardia Civil. Quatre ans après l'opération Puerto, c'est l'opération "Galgo" (lévrier) qui, aux quatre coins du pays, a ébranlé le milieu de l'athlétisme et donné lieu à plusieurs interpellations, dont la championne du monde du 3000 m steeple Maria Dominguez, mais aussi un certain Eufemanio Fuentes... L'Espagne encore confondue... Alors que le sport ibérique n'en finit plus de surfer sur une vague de réussite insolente, toutes disciplines confondues, la péninsule reste le foyer le plus sensible en matière de dopage. Car c'est tout un pays qui s'interroge suite à la vaste opération menée jeudi par la Guardia Civil. Quatre ans après, le scandale Puerto resurgit à travers cet autre coup de filet, portant le nom d'opération Galgo (lévrier), d'une ampleur remarquable, qui a secoué le milieu de l'athlétisme et peut-être d'autres familles du sport espagnol... Au total, ce sont quatorze personnes, médecins du sport, pharmaciens, préparateurs, entraîneurs, représentants de sportifs et athlètes, tous désignés uniquement dans un premier temps par des initiales et le lieu de leur arrestation, qui ont ainsi été interpellées pour interrogatoire selon le ministère de l'Intérieur, en même temps qu'étaient saisis des stéroïdes anabolisants, des poches de sang, des hormones, de l'EPO et du matériel de transfusion... Initiée suite à l'arrestation, il y a près d'un an, de plus de dix personnes impliquées dans un trafic de produits dopants, visant en particulier Paquillo Fernandez (médaillé d'argent sur 20 km marche aux JO d'Athènes en 2004), puis relancé en avril avec la découverte d'un réseau soupçonné d'aider des athlètes de haut niveau à se fournir en produits dopants, "Galgo" a frappé simultanément à Madrid, Las Palmas, Alicante, Ségovie, aux Canaries, mais aussi à Palencia, au nord du pays. Là où l'une des icônes du sport espagnol, une certaine MD a été arrêtée à son domicile en compagnie de son entraîneur, Cesar Perez, mais aussi d'un autre coach, Manuel Pascua Piqueras. MD, c'est l'athlète Marta Dominguez, qui sans posséder l'aura des Nadal, Alonso et autres Gasol, était devenue l'une des sportives les plus en vue et les plus populaires depuis son titre de championne du monde sur 3000 m steeple à Berlin en 2009, qui faisait suite à ses deux titres de vice-championne du monde du 5000 m en 2003 et 2005. Fuentes enfin mis hors d'état de nuire ? Soupçonnée de trafic de produits dopants et d'atteinte à la santé publique, un délit requalifié depuis 2006 et l'opération Puerto - à l'époque, il n'existait pas... - Dominguez, élue athlète européenne de l'année en 2009, avait annoncé le mois dernier, à 35 ans, qu'elle ne défendrait pas son titre de championne du monde l'an prochain car elle attend son premier enfant. Elle avait alors dit vouloir se concentrer sur les Jeux olympiques de 2012 à Londres, JO auxquels elle participerait alors pour la quatrième fois. L'athlète avait acquis une telle aura qu'elle avait endossé la charge de vice-présidente de la Fédération espagnole d'athlétisme (RFEA). Une fonction qu'elle a été sommée de quitter dès l'annonce de son implication (voir par ailleurs). Avec l'opération Galgo, c'est le spectre de "Puerto" qui resurgit et avec l'inévitable Eufemanio Fuentes, personnage clé du scandale mis au jour il y a quatre ans mais qui n'avait pu être mis hors d'état de nuire du fait de la législation en vigueur à l'époque de l'autre côté des Pyrénées, qui ne reconnaissait pas encore le délit d'atteinte à la santé publique. Une loi qui a depuis évolué et qui aujourd'hui laisse l'espoir de voir Fuentes et ses tristes comparses enfin mis hors-jeu. Et l'Espagne de ne plus voir ses exploits ternis par cette ombre encombrante...