Djokovic contre Djokovic

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François QUIVORON , modifié à
L'US Open, dernière levée du Grand Chelem de la saison, représente pour Novak Djokovic l'occasion d'asseoir sa domination sur le circuit mondial. Quasiment invincible depuis le début de la saison, le Serbe doit pourtant faire face à l'usure physique. Si bien qu'il n'a qu'un seul adversaire sur les courts de Flushing Meadows: lui-même.

L'US Open, dernière levée du Grand Chelem de la saison, représente pour Novak Djokovic l'occasion d'asseoir sa domination sur le circuit mondial. Quasiment invincible depuis le début de la saison, le Serbe doit pourtant faire face à l'usure physique. Si bien qu'il n'a qu'un seul adversaire sur les courts de Flushing Meadows: lui-même. A part Roger Federer en état de grâce, il n'y a qu'un seul joueur capable de dominer Novak Djokovic à la régulière cette saison: il se nomme Novak Djokovic. Entre l'invincible serbe et son double à l'usure grandissante, l'écart est de plus en plus ténu au fur et à mesure que la saison avance. Pour l'US Open, le dernier tournoi du Grand Chelem de la saison, l'un des deux prendra le dessus. Lequel ? La machine à gagner Les statistiques de Novak Djokovic depuis le début de l'année sont éloquentes : 59 matches disputés, 57 victoires et seulement deux défaites. Le Serbe marche sur les traces de John McEnroe version 1984 et de Roger Federer millésime 2006 et 2007. Même Rafael Nadal, lors de son année faste en 2008, n'a pas fait mieux. Il a enrichi son palmarès de neuf nouveaux titres, dont deux en Grand Chelem (Open d'Australie et Wimbledon) et cinq en Masters 1000, record en la matière. Son inébranlable confiance lui a permis de franchir plusieurs paliers décisifs dans sa progression, battre Nadal sur terre battue en est un, le dominer au meilleur des cinq manches en est un autre. Numéro un mondial, sans doute jusqu'à la fin de la saison, Djokovic s'est transformé en quelques mois en un invincible compétiteur. Deux fois finaliste à l'US Open, en 2007 et 2010, le Serbe dispose évidemment de toute la panoplie pour s'y imposer. Sur dur, surface sur laquelle il a enlevé 19 de ses 27 titres, son jeu trouve son expression la plus efficace. Redoutable contreur, à la régularité déconcertante derrière sa ligne de fond de court, capable de trouver des zones incroyables, Djokovic use physiquement et mentalement ses adversaires. Gilles Simon avait récemment résumé le sentiment général, expliquant que le n°1 mondial ne fait rien d'extraordinaire, mais qu'il ne rate rien. Une véritable machine à gagner. La machine enrayée Rester au sommet requiert un niveau d'exigence physique très élevé. Et plus la saison avance, plus les risques de blessure augmentent. L'été américain de Djokovic lui a servi d'alerte puisque malgré sa victoire à Montréal, il s'était plaint de l'épaule droite, avant de prendre la sage décision d'abandonner en finale à Cincinnati une semaine plus tard. "Je ne pouvais plus servir. Je servais en moyenne à 90 miles (145 km/h) en première balle et je ne pouvais plus frapper mes coups droits. J'aurais peut-être pu jouer encore quelques jeux, mais dans quel but ? Je ne pouvais pas battre un joueur comme Andy Murray dans ces conditions", avait-il expliqué après la rencontre. Voilà en tout cas le premier signe tangible d'une machine prête à s'enrayer. Sa gloire est dans sa main droite, sa perte un peu plus haut, dans l'épaule droite. La semaine qui l'a séparé de son premier tour à Flushing Meadows contre un qualifié a-t-elle été suffisante pour remettre son épaule d'aplomb et affronter quinze jours de compétition ? On le saura bien assez vite. Djokovic n'a qu'un adversaire: lui-même.