Collet: "Ne pas sauter au plafond"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
S'il estime qu'il y a "encore des choses à améliorer" après la victoire de l'équipe de France contre Israël (85-68), ce jeudi soir à Siauliai dans le groupe B de l'Euro 2011, Vincent Collet trouve que les Bleus ont joué ce match "avec sérieux". Encourageant avant de défier l'Allemagne de Dirk Nowitzki.

S'il estime qu'il y a "encore des choses à améliorer" après la victoire de l'équipe de France contre Israël (85-68), ce jeudi soir à Siauliai dans le groupe B de l'Euro 2011, Vincent Collet trouve que les Bleus ont joué ce match "avec sérieux". Encourageant avant de défier l'Allemagne de Dirk Nowitzki. Vincent, l'équipe de France a signé sa deuxième victoire en deux matches. Est-ce pour autant le début idéal ? Disons qu'on voulait les gagner parce qu'on était quand même favoris sur ceux matches-là. On ne va pas sauter au plafond. C'est bien de l'avoir fait, avec sérieux en plus et en montrant des choses. Après, il y a encore des choses à améliorer et c'est normal. Demain (vendredi), on va encore franchir un cap dans l'adversité. Les Allemands sont très forts et il faudra réaliser un gros match pour l'emporter. Quels enseignements tirez-vous de cette rencontre face à Israël ? On a mis régulièrement la balle à l'intérieur sur une défense de zone match-up (mixte entre zone et individuelle, ndlr) et on a vraiment insisté. Mais on a aussi beaucoup alterné, parce que mettre la balle à l'intérieur n'aurait pas été suffisant. On a su la ressortir, la transférer, ce qui fait qu'on a eu des bonnes positions de tirs. On aurait même pu en avoir davantage. Mais bon, il ne faut pas trop en demander aux joueurs. Ils regardent le panier et l'équilibre offensif est correct, c'est bien. Après, par rapport à hier (mercredi), on a perdu trop de ballons et on a permis aux Israéliens de revenir dans le deuxième quart-temps et même un peu dans la fin du troisième, quand je sors Tony (Parker) et que je suis obligé de le faire rentrer pour remettre de l'ordre. C'est quelque chose sur lequel il faut progresser. Le deuxième cinq a clairement été en-dessous des titulaires ce soir. Comment l'expliquez-vous ? Il faut qu'on arrive à avoir plus de stabilité. Le deuxième cinq doit au moins être capable de tenir le score. Je ne leur demande pas de l'aggraver, mais de le consolider. On va essayer de les recadrer. Je pense que, parfois, ils sont un peu trop gourmands. Il faut vraiment faire preuve d'humilité et être très rigoureux pour avoir des bons tirs à chaque fois sans se sentir obligé de scorer. Ça nous permettrait de pouvoir défendre sur possession adverse alors que là, on prend des risques et on fait des erreurs qui nous empêchent de défendre. Ça fait double effet. Il faut que les joueurs qui viennent (du banc) comprennent qu'avant de montrer des choses, il faut déjà ne pas faire de bêtises. Ali Traoré a semblé très frustré et Andrew Albicy parait moins bien qu'en préparation. Qu'en pensez-vous ? Ali, c'est à cause de ses fautes à la fin. Avant, il a été très bon, il était même plutôt content. Mais il s'est fait siffler des fautes offensives un peu sévères peut-être, mais aussi un peu bêtes. Ce n'est pas trop grave. Quant à Andrew, c'est un jeune joueur. C'est un peu dommage parce que ce soir, il avait une opportunité pour jouer un peu plus. Mais il y aura d'autres matches. C'était aussi une défense de zone qui ne lui convient pas forcément. "Je souhaite qu'on se qualifie dans les deux premiers" Qu'avez-vous pensé de la prestation de Joakim Noah ? Je suis très content parce qu'on lui donne bien la balle. Il commence à prendre confiance. Même sur les deux actions qu'il a ratées de peu, je l'encourage à aller dans ce sens-là parce qu'on en a besoin. Après, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à le transformer du jour au lendemain en un attaquant racé. Il ne faut pas non plus fantasmer. C'est qui est intéressant avec lui, c'est l'abattage qu'il a. Et, surtout, il est en train de se régler défensivement. Il a découvert plus tard que les autres ce qu'on veut faire et ce n'est pas la même chose qu'à Chicago. Ça demande des réglages et je trouve que, ce soir, il a franchi un cran. Et ça vaut pour toute l'équipe. Place maintenant à l'Allemagne, vendredi. Est-ce un match charnière ? Ça peut l'être, oui. Je souhaite qu'on se qualifie dans les deux premiers, les Serbes sont vraiment très forts et les Italiens dangereux. Donc si on le gagne, a priori, on serait presque au deuxième tour. Et ça nous permettrait de prendre un net avantage sur un concurrent direct à la qualification. Comment jouer contre cette équipe ? Il y a plusieurs choses. Déjà, essayer de faire défendre les deux grands (Dirk Nowitzki et Chris Kaman, ndlr), pour qu'ils se déplacent et s'usent un peu. Parce que je ne suis pas sûr qu'ils puissent plus que ce qu'ils ont fait hier (contre Israël). Ensuite, il faut faire en sorte que tout le monde ne brille pas. On sait de toute façon que Nowitzki va scorer des points. On va essayer de le limiter autant que possible mais si tu veux trop en faire, les autres ne sont pas manchots. Il y a une flopée de shooteurs dans cette équipe. L'erreur justement ne serait-elle pas de monter un plan anti-Nowitzki ? En tout cas, il ne faudra pas tout sacrifier pour lui. Dirk Nowitzki est un joueur tellement exceptionnel que tu ne peux pas te contenter de le regarder. Hier (mercredi), les Lettons n'ont à aucun moment cherché à arrêter Tony (Parker). Ça pourrait donc se révéler dramatique. On travaille pour que Dirk soit ralenti, limité. Mais il ne faut surtout pas que ce travail-là permette aux autres de sortir de leur boîte et de nous crucifier. Même si tu fais beaucoup pour l'arrêter, il va peut-être passer de 30 à 23 ou 24 points. Mais les autres vont aussi certainement en marquer plus. C'est là où il faut être prudent.