C'est déjà du lourd !

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S.L. , modifié à
Au premier jour de Championnats de France en grand bassin, marqué par la polémique autour de Fred Bousquet, la performance n'en est pas moins déjà au rendez-vous. A l'image d'un Yannick Agnel, qui frappe d'entrée avec un nouveau record de France du 400m NL en 3'43"85, mais aussi d'un Camille Lacourt, patron du 100m dos (52"44). Ils sont déjà six qualifiés pour les Mondiaux de Shanghai cet été.

Au premier jour de Championnats de France en grand bassin, marqué par la polémique autour de Fred Bousquet, la performance n'en est pas moins déjà au rendez-vous. A l'image d'un Yannick Agnel, qui frappe d'entrée avec un nouveau record de France du 400m NL en 3'43"85, mais aussi d'un Camille Lacourt, patron du 100m dos (52"44). Ils sont déjà six qualifiés pour les Mondiaux de Shanghai cet été. Quelle entrée en matière ce mercredi, à Strasbourg, théâtre des Championnats de France grand bassin, pour Yannick Agnel qui s'est fendu en finale du 400m NL d'un nouveau record de France en 3'43"85, soit tout simplement deux secondes et demi enlevées à la marque, qui lui avait permis l'été dernier, à Budapest, de devenir Champion d'Europe en 3'46"17 devant un certain Paul Biedermann. Le Niçois, grâce à la 13e meilleure performance mondiale de tous les temps, valide du même coup son billet sur la distance pour les Mondiaux de Shanghai, tout comme le Mulhousien Sébastien Rouault. Ce dernier, formidable deuxième en 3'47"42, signe quant à lui un nouveau record personnel, amélioré de près d'une seconde (3'48"39), et entre dans les minima, synonymes de qualification au côté d'Agnel. Impressionnant pour cette première course, Agnel, à la sortie du bassin, gardait la tête froide, mais ne manquait pas de saluer son dauphin: "La population est dense sur 400m, notait-il d'emblée au micro d'Eurosport. Sébastien, qui est un nageur d'exception, m'a permis de pousser le record un peu plus loin. Mais le match est déjà remis à la prochaine fois. J'ai fait ce que j'avais à faire et ce que j'avais en tête. C'est sympathique, mais il ne faut pas oublier ce que ça représente: ça permet d'entrer en finale mondiale, rien de plus." Rouault, lui, crédité d'un nouveau record personnel (3'47"42), rendait hommage à son vainqueur: "On peut maîtriser sa performance, mais Yannick était simplement le plus fort. Chapeau à lui !" Donzé: Le bon tempo... Spectateur ravi de ce premier duel en très haute altitude, le DTN Christian Donzé appréciait la performance des deux nageurs comme il se doit: "Les deux garçons ont donné et montré le bon tempo de ce que cette équipe de France doit accomplir..." Dans la foulée, Camille Lacourt se chargeait d'ailleurs de maintenir la barre très haut. Là encore, le duel, voire même le match à trois en finale du 100m dos a tourné à l'avantage du dossiste marseillais finalement exact au rendez-vous. Le nageur du CN Marseille, triple Champion d'Europe à Budapest l'été dernier, s'impose grâce à la meilleure performance mondiale de la saison en 52"44, à 33 centièmes de son record d'Europe (52"11) et devance ses rivaux Jérémy Stravius, 2e en 53"59, et Benjamin Stasiulis, 3e en 54"27. Seuls les deux premiers sont dans les clous des minima et décrochent du même coup leur billet pour les Mondiaux de Shanghai. "J'ai vu que j'étais devant, lâchait Lacourt au moment de commenter sa course. "Le chrono était important, tout comme montrer, malgré un premier trimestre moyen, que j'étais bien là." Pour cette première confrontation de la semaine, Stravius, lui, reconnaissait avec l'humilité qu'on lui connaît la supériorité de son vainqueur: "Camille confirme qu'il domine le 100m. Bravo à lui !" L'Amiénois n'en guette pas moins les 50 et 200m dos pour se refaire... Trois nageurs qualifiés après deux courses, l'avion pour Shanghai fait déjà le plein. Un contingent que Camille Muffat avait été à la première à inaugurer sur 800m NL. Alors qu'elle vise un impressionnant quadruplé 100-200-400-800m nage libre cette semaine, la Niçoise a déjà pris la mesure de ses rivales sur la distance qu'elle maîtrise pourtant a priori le moins. Deuxième en 8'26"20 d'une finale remportée par la Danoise Lotte Friis (8'24"52), Muffat décrochait le premier billet. "Le 800m, c'est un peu une expérience pour moi, commentera la protégée de Fabrice Pellerin au micro d'Eurosport. C'est toujours bien de faire de bons 800, ça permet de m'améliorer sur mes autres courses." Muffat sera la seule sur cette distance puisque Coralie Balmy, 3e en 8'39"09 après avoir craqué dans les derniers 200m, ne réalise pas les minima. Ophélie Cyrielle-Etienne échoue au pied du podium (8'41"20). Sur 200m dos, Alexianne Castel, la Championne du monde petit bassin sur la distance compostait son ticket à son tour après sa victoire en 2'08"75, la troisième meilleure performance mondiale de la saison, mais meilleur chrono européen en 2011. Le septième lauréat ne sera pas le malheureux Giacomo Perez Dortona. Grosse désillusion pour le Marseillais qui, s'il décroche le titre national en finale du 100m brasse en 27"56, ne valide pas pour autant son billet pour les Mondiaux de Shanghai, échouant contre les minima pour un malheureux centième (27"55). Devancé par son rival phocéen, mais aussi par le Sénégalais Malik Fall (28"10), Hugues Duboscq, 3e en 28"14, rate également la qualification et le record (voir par ailleurs). La réponse de Bousquet Une journée déjà suffisamment dense pour reléguer au second plan la polémique autour de Frédérick Bousquet (voir: Bousquet remonté). Le Marseillais apportait d'ailleurs sa réponse dans ce bassin de Schiltigheim en s'adjugeant la finale du 100m papillon en en 53"43. Insuffisant pour se qualifier en individuel pour Shanghai, mais un chrono qui devrait lui ouvrir les portes d'un probable relais 4x100m 4 nages. Le but, c'était de toucher le premier et d'intégrer éventuellement le collectif relais, soulignait l'intéressé. "Ça fait du bien de se libérer parce qu'avec le problème que j'ai soulevé, il y avait beaucoup de colère et de frustration accumulées en moi. La victoire me permet de me libérer et c'est de bon augure avant le 50m de demain soir. La course que j'attends depuis des mois." La performance, rien que la performance désormais, même si Bousquet, invité à commenter les propos de son coach, Brett Hawke, dans L'Equipe (*), lâchait, encore buté sur son idée: "A un moment donné, j'accepte ce que me dit de faire mon entraîneur, mais j'ai aussi mon mot à dire...(*) Dans le quotidien L'Equipe, invité à commenter la polémique autour de la demande de son nageur de le voir présent l'été prochain aux côtés de Bousquet à Shanghai, Brett Hawke, l'entraîneur de l'université d'Auburn, déclare : "Fred fait l'idiot parce qu'il est très énervé et frustré que je n'aie pas pu le coacher aux Mondiaux de Dubaï. Mais bien sûr, il nagera aux Mondiaux, s'il est qualifié."