Bousquet: "Des moments de doute"

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Propos recueillis par Claude Maresq , modifié à
Attendu, surveillé et observé, Frédérick Bousquet, du haut de sa colossal expérience, a répondu présent jeudi sur sa distance fétiche du 50 mètres. Une victoire qui a le mérite de détendre le Marseillais, qualifié pour les Mondiaux Shanghai (24-31 juillet), après un début de semaine pour le moins tendu.

Attendu, surveillé et observé, Frédérick Bousquet, du haut de sa colossal expérience, a répondu présent jeudi sur sa distance fétiche du 50 mètres. Une victoire qui a le mérite de détendre le Marseillais, qualifié pour les Mondiaux Shanghai (24-31 juillet), après un début de semaine pour le moins tendu. Avec le titre national du 50 m nage libre, la qualification pour les championnats du monde et la meilleure performance mondiale de l'année (21"82), peut-on dire que la mission est accomplie ? Oui, la mission est accomplie. Le ticket pour les Championnats du monde est validé, mais je suis surtout content d'avoir touché le premier (sourire)... Oui, je suis très satisfait, parce que la journée a été difficile avec de gros moments de doute après mes courses d'hier et ma série de ce matin sur 50 mètres nage libre. Depuis que je suis arrivé à Strasbourg, je ne me sens pas dans une condition physique extraordinaire, et peut-être que mentalement ce n'est pas non plus l'idéal. Du coup, ça se ressent dans l'eau. Ce soir, pendant ma course, j'ai fait une bonne entame, assez explosive, mais je le paie dans les derniers mètres. Je termine ce 50 mètres à plat, je ne suis plus sur une rotation, je suis plus en train de ramper que d'avancer. Dur, mais l'essentiel est acquis. Oui, c'est ça, l'essentiel c'est qu'à l'arrivée, je suis devant. L'essentiel, c'est la victoire et la qualification pour les Championnats du monde à Shanghai. Étiez-vous tendu avant de prendre le départ de la finale du 50 m nage libre du fait de la polémique qui a défrayé la chronique ces derniers jours (le lundi 21 mars, Frédérick Bousquet a déclaré dans la presse qu'il n'admettait pas que son entraîneur américain Brett Hawke ne le supervise pas aux prochains Mondiaux de natation, ndlr) ? Il y avait de ça, c'est vrai, mais aussi de la pression liée à mon statut. Cela fait un petit moment qu'à chaque 50 mètres nage libre on me présente comme le grand favori, en disant que c'est mon épreuve et que je suis imbattable. Ça ajoute de la pression, car je me dis que si je fais une erreur face aux adversaires bourrés de talents qu'il y a sur cette épreuve, ça se paie cash tout de suite. "Vu la manière dont j'ai achevé mon 50m nage libre, je me fais un peu plus de souci pour les derniers mètres du 100m à venir" Cette victoire vous libère-t-elle dans la perspective du 100 m nage libre ? Ça me libère énormément parce que j'ai assuré le minimum. Pour le moment, je fais un sans-faute en terme de place. En revanche, ça ne change pas grand-chose pour le 100 m nage libre car c'est une toute autre épreuve nécessitant des critères très différents. Et vu la manière dont j'ai achevé mon 50m nage libre, je me fais un peu plus de souci pour les derniers mètres du 100m à venir. Mais ne peut-on pas aussi considérer que cette pression médiatique des derniers jours vous a également galvanisé pour la finale du 50 m nage libre ? Je ne sais pas si cela m'a réussi (il s'arrête)... Je ne sais vraiment pas si ce genre de pression m'aide dans ma nage, d'autant que par le passé cela m'a plutôt desservi. Désormais, j'essaie de faire avec, de réagir positivement à chaque situation en étant le favori ou un simple outsider. Je tente de plus en plus de me concentrer sur les points de satisfaction. Étiez-vous dans l'obligation de remporter ce 50m compte-tenu du contexte ? Je ne sais pas... Peut-être que les récents événements ont rendu les choses plus difficiles ou peut-être que cela m'a motivé pour tout donner. Et si vous aviez raté la qualification pour les Championnats du monde à Shanghai (16-31 juillet), peut-on dire que vous auriez été ridicule ? Ridicule, non, mais à aucun moment, et je m'excuse totalement si certains l'ont compris comme ça, j'ai affirmé être sûr de me qualifier aux Mondiaux de Shanghai. Je me suis simplement projeté vers l'avenir en tenant compte d'une éventuelle qualification. Jamais je n'ai dit que j'étais qualifié d'office ou que ça allait être facile. Mais je ne me suis pas non plus dit que si ça ne passait pas en finale j'allais être ridicule car finir troisième d'une course comme celle-ci avec les nageurs qu'il y a dans cette finale, je n'aurais pas à en rougir... Vraiment pas. Votre victoire en finale du 100m papillon en ouverture des championnats de France (mercredi 23 mars) vous a-t-elle mise dans des conditions idéales pour aborder le 50m nage libre ? Ça été une très bonne entrée en matière. Je savais que ça allait être une grosse bagarre et je manquais aussi de repères, mais j'ai réussi à en prendre rapidement. Vous n'aviez pas véritablement préparé votre 100m papillon ? Cette semaine, à Strasbourg, j'ai tout misé sur le 50m nage libre. Je savais qu'il y avait un risque. D'autant qu'il y a de gros adversaires : Alain (Bernard), Fabien (Gilot) et Amaury (Leveaux). C'est un risque qu'il fallait courir.