Bonnaire, dans le paysage...

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Laurent DUYCK , modifié à
Dans le sillage de l'équipe de France, qui a posé mercredi le pied en Nouvelle-Zélande à une dizaine de jours de l'ouverture de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site poursuit sa série de portraits des 30 sélectionnés tricolores pour le Mondial. Aujourd'hui, place à Julien Bonnaire, le troisième ligne polyvalent de Clermont, qui a su se rendre indispensable aux Bleus.

Dans le sillage de l'équipe de France, qui a posé mercredi le pied en Nouvelle-Zélande à une dizaine de jours de l'ouverture de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site poursuit sa série de portraits des 30 sélectionnés tricolores pour le Mondial. Aujourd'hui, place à Julien Bonnaire, le troisième ligne polyvalent de Clermont, qui a su se rendre indispensable aux Bleus. Se faire une place dans un mélange de discrétion et de présence, pour respecter l'harmonie d'ensemble. On croirait que Julien Bonnaire a appliqué les principes de sa formation de paysagiste pour collectionner ses 63 sélections en équipe de France. Le troisième ligne est encore employé aux espaces verts de la marie de Bourgoin-Jallieu, lorsqu'il enfile pour la première fois en 2004 le maillot frappé du coq, en Ecosse lors de la dernière journée du Tournoi des Six Nations. Il ne quittera plus le groupe France, si ce n'est au début de l'ère Lièvremont, quand le nouveau sélectionneur prônait encore l'ouverture en grand des portes de Marcoussis. Mais si le natif de Bourgoin, formé à Saint-Savin - comme beaucoup dans la région - est devenu un homme de base de Bernard Laporte (35 sélections sur 39 possibles de 2005 à la fin du Mondial 2007), ce n'est pas sans raison. Aérien en touche, inspiré balle en main, solide en défense, Bonnaire se révèle un troisième ligne d'une rare polyvalence, aussi bien en n°8 qu'au poste de flanker. Le CSBJ, qui a accompagné sa progression pendant huit ans, fait de cet enfant du pays son capitaine, sans surprise. Mais Pierre-Rajon est bientôt un terrain de jeu trop étroit pour ses aspirations. L'exil vers l'Auvergne sonne en 2007, au lendemain d'un Mondial disputé dans la peau d'un titulaire. "J'apprécie ces instants au maximum" A Clermont, ses deux premières saisons ne sont pas linéaires (une période qui coïncide avec son absence en équipe de France lors des tests de l'automne). Le temps de s'adapter aux exigences d'une des plus grosses écuries du championnat. Et de progresser dans un rôle de joueur de rupture, cher à Lièvremont. "Je sens que j'en ai les moyens, ça vient de moi, disait-il l'hiver dernier. Même si depuis que je suis à Clermont, je touche beaucoup plus de ballons. Je sens que je peux le faire. C'est un plus dans le bagage et c'est important, on a toujours à faire évoluer son jeu, quel que soit le poste ou le secteur. Ça pouvait être un facteur important pour être ou non sur le terrain, donc autant le mettre de son côté." Rappelé de dernière minute en 2009 pour les tests de novembre, Bonnaire convainc définitivement Lièvremont (il a joué 19 des 20 derniers matches de l'équipe de France). Le sélectionneur ne s'y trompe pas, conscient de tenir là le troisième ligne complet par excellence. Un remplaçant de luxe, en quelque sorte... L'intéressé, champion de France en 2010 avec Clermont, ne s'en plaindra pas, déjà heureux d'être dans ce groupe France pour disputer sa deuxième Coupe du monde: "Des matches, il ne m'en reste pas beaucoup en équipe de France. En tout cas, il y en a plus derrière que devant. Cette Coupe du monde sera mon dernier gros objectif, il est sûr que je n'irai pas en 2015. J'apprécie ces instants au maximum, on ne sait pas ce qui peut se passer. Je me dis à chaque fois que ça peut être la dernière sélection." Lièvremont a décidé, Bonnaire fera bien partie du paysage en Nouvelle-Zélande.