Bleus : la cuillère entre les jambes

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avec agences , modifié à
RUGBY - Opposée à l'Irlande, samedi, l'équipe de France va tenter de remporter une victoire.

Quand, le mois dernier, nous vous avions présenté les mini-trophées du Tournoi des Six Nations, jamais nous n'aurions pensé qu'à deux journées de la fin l'objectif de l'équipe de France serait d'éviter le dernier d'entre eux : la cuillère de bois. Et pourtant. Après trois défaites, en Italie (23-18), contre le pays de Galles (16-6) et en Angleterre (23-13), les Bleus se déplacent en Irlande, samedi (18h00), la cuillère entre les jambes. Ils sont en effet les seuls à avoir perdu leurs trois premiers matches, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 1982, et restent donc les derniers en lice pour l'anti-Grand Chelem, à savoir cinq défaites en autant de matches. Pour trouver trace d'un tel "exploit", il faut quand même remonter à 1957, avec un Tournoi à cinq équipes.

"Si on pouvait gagner, même 3-0..."

Wesley Fofana face à l'Angleterre (930x620)

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De l'avis de tout le monde, chez les Bleus, "on ne se focalise par sur la cuillère de bois". Mais, dans les bouches, un seul terme revient : gagner. Tout de suite. Et n'importe comment. "On a deux matches pour gagner", a insisté le sélectionneur de l'équipe de France, Philippe Saint-André, dès la rencontre à Twickenham, le 24 février dernier, pour ce qui fut sans doute la moins pire des défaites françaises. "Dans notre situation, si on pouvait gagner même 3-0, on signe tout de suite."

Cette semaine, le capitaine des Bleus, Thierry Dusautoir, a abondé dans le sens de son coach, en reprenant l'expression "gagner moche", pour éviter au moins un match "couperet" contre l'Ecosse lors de la dernière journée, le 16 mars. "Il faut continuer à travailler sur l'objectif d'une victoire qui sera primordiale pour la suite", a souligné le talonneur de Perpignan, Guilhem Guirado, qui sera remplaçant au coup d'envoi, samedi. "Tout le monde est prêt à relever le défi qui nous attend sur ces deux derniers matches." Oui, le défi de l'équipe de France, enthousiasmante en novembre dernier lors de sa victoire en test contre l'Australie, est aujourd'hui de gagner un match.

"L'obligation de respecter ce maillot"

"On a un gros challenge à relever parce que, pour nous, il n'y a pas grand-chose à gagner mais il y a l'honneur de porter ce maillot", a insisté le pilier tricolore, Nicolas Mas. "Il y a l'obligation de respecter ce maillot. Il faut sortir de ce match la tête haute." Si les Bleus ont deux occasions d'éviter la cuillère de bois, ils n'ont plus beaucoup de marge pour éviter la dernière place, qu'ils n'ont jamais occupée à l'issue d'un Tournoi depuis le passage à six équipes en 2000.

C'est aussi le cas de l'Irlande d'ailleurs, un adversaire à deux défaites en trois matches, qui jouera gros, lui aussi, à l'Aviva Stadium. "Quand tu sais que c'est la dernière sélection de Brian O'Driscoll (centre irlandais ndlr), tu te dis que ça va être difficile, très difficile", concède l'ailier tricolore, Maxime Médard. "Ce n'est pas un cadeau d'aller en Irlande." Non, c'est sûr, ça va être dur. Un peu comme une cuillère de bois.