Berbizier: "Tout leur est permis"

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LAURENT DUYCK , modifié à
Une histoire de transfert a mis le feu aux poudres. Les énièmes retrouvailles cette saison entre Clermont et le Racing programmées mercredi en Top 14 ont commencé dans la coulisse. Irrité par les insinuations du directeur sportif de l'ASM Jean-Marc Lhermet, Pierre Berbizier, qui garde toujours en travers le scénario du quart de finale de la saison dernière, a dit tout le bien qu'il pensait de l'ASM...

Une histoire de transfert a mis le feu aux poudres. Les énièmes retrouvailles cette saison entre Clermont et le Racing programmées mercredi en Top 14 ont commencé dans la coulisse. Irrité par les insinuations du directeur sportif de l'ASM Jean-Marc Lhermet, Pierre Berbizier, qui garde toujours en travers le scénario du quart de finale de la saison dernière, a dit tout le bien qu'il pensait de l'ASM... Jean-Marc Lhermet a le don pour se faire des amis. Après la défaite de Perpignan à Clermont fin décembre (16-22) qui avait laissé Le Corvec et Rougerie sur le carreau, victimes respectivement d'un coup de poing de Cudmore et d'une charge bras en avant de Tuilagi, Paul Goze, le président de l'Usap, lui avait reproché de jouer les "vierges effarouchées", ou dit autrement "d'allumer un contre-feu", et d'utiliser des "méthodes diffamatoires" en accusant le Samoan de porter une protection dangereuse et illicite à l'avant-bras. Aujourd'hui, c'est au tour de Pierre Berbizier de dénoncer les méthodes du directeur sportif de l'ASM. Depuis le quart de finale controversé de la saison dernière, et malgré trois rencontres depuis face aux Clermontois, deux en H-Cup (victoire 16-9 à l'aller, défaite 28-17 au retour) et une en championnat (victoire 28-17 à Colombes), le manager francilien gardait en sourdine sa rancoeur envers le club auvergnat. S'il avait alors mis en cause tout à la fois l'arbitre de ce fameux quart de finale, Christophe Berdos, et le président de la Ligue nationale de rugby (LNR) Pierre-Yves Revol, accusé à l'époque de complaisance, l'ancien sélectionneur du XV d'Italie a saisi l'occasion de dire tout le bien qu'il pense de l'ASM. Berbizier: "Les arbitres et les institutions les protègent" En accusant, dans les colonnes de La Montagne, le Racing-Métro 92 comme Toulon ou encore Bayonne, de présenter à la DNACG des masses salariales sans rapport avec les salaires proposés aux joueurs - une pique qui fait suite à l'arrivée de Neemia Tialata en Ile-de-France alors qu'il était convoité par les champions de France en titre - Jean-Marc Lhermet a donné le bâton pour se faire battre. "L'an dernier, cette équipe a fonctionné sur la provocation et cela leur a bien souri", a répondu lundi Berbizier lors d'une conférence de presse, rapporte le site officiel du club. "Leur manager relance le débat cette année. Il nous traite de tricheurs. Il remet en cause jusqu'à la DNACG, en disant qu'on triche avec le budget. Cette méthode a fait ses preuves. L'an dernier, Clermont a provoqué et agressé, et a très bien réussi. La meilleure défense, c'est l'attaque. Jean-Marc Lhermet l'a très bien compris. Il continue à attaquer." Et le manager du Racing-Métro 92, qui se moque comme de sa première chemise de sa réputation d'éternel persécuté du rugby français, d'en profiter pour dénoncer les faveurs dont bénéficierait le club auvergnat. "Le premier problème de l'arbitrage est bien évidemment venu sur notre match (match de barrage de la saison dernière, ndlr) mais la coïncidence a continué sur la demi-finale et la finale, a insisté Berbizier. Cette année, ces polémiques d'arbitrage sont venues sur un nouveau match de Montferrand contre Perpignan. On retrouve tout le temps Montferrand, qui a fait de la provocation une arme d'attaque efficace. Tout leur est permis. Pour preuve, en finale, Privat marche deux fois sur la tête d'un Perpignanais sans prendre un match de suspension, alors que chez nous Wisniewski en a pris trois. Cudmore agresse et on relance les problèmes d'arbitrage. Les arbitres et les institutions les protègent. Ils ont raison de continuer. Cela leur permet d'évoluer à un certain niveau d'agressivité qui fait la différence dans les grands matches." Eliminés de la H-Cup et reversés en Challenge européen, un maigre lot de consolation, les Clermontois, qui ont l'occasion de revenir sur les talons des Franciliens au classement, n'avaient pas besoin de ces déclarations pour promettre un niveau d'agressivité élevé (dans le bons sens du terme) au Racing-Métro 92. Cette polémique ne vient mettre qu'un peu plus de piquant à une affiche de la 17e journée qui n'en manquait pourtant pas.