Béral: "Vive le lock-out !"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
Président de la ligue nationale de basket-ball (LNB), Alain Béral est ravi de l'arrivée de Tony Parker à Villeurbanne, qui s'ajoute notamment à celles de Nicolas Batum à Nancy et Boris Diaw à Bordeaux. "Il ne pouvait pas y avoir mieux pour apporter un bel éclairage sur la Pro A et la Pro B, surtout en ce début de championnat", se réjouit-il.

Président de la ligue nationale de basket-ball (LNB), Alain Béral se félicite de l'arrivée de Tony Parker à Villeurbanne, qui s'ajoute notamment à celles de Nicolas Batum à Nancy et Boris Diaw à Bordeaux. "Il ne pouvait pas y avoir mieux pour apporter un bel éclairage sur la Pro A et la Pro B, surtout en ce début de championnat", se réjouit-il. Président, que vous inspire l'arrivée de Tony Parker à l'Asvel ? Pour nous, c'est la cerise sur le gâteau. On était déjà contents d'avoir trois joueurs français venant de NBA, dont Nicolas Batum à Nancy. Avec Tony Parker, ça en fait quatre. On avait discuté de ça avec lui, il y avait encore des points à régler qui ont été levés. Il ne pouvait pas y avoir mieux pour apporter un bel éclairage sur la Pro A, et avec Boris Diaw sur la Pro B, surtout en ce début de championnat. Ça permet de faire le lien avec un Euro qui a eu une visibilité maximale grâce à eux. Les gens qui n'avaient vu que ça d'eux vont les retrouver sur les terrains en France et c'est excellent. On a le sentiment que le basket français est à un tournant, qu'il a une chance à saisir avec les arrivées de ces joueurs-là. Qu'en pensez-vous ? Disons que c'est ce qu'on attendait depuis longtemps. On a de bon résultats économiques avec nos clubs, notre championnat est passionnant jusqu'au bout, nos salles sont pleines à 82% et il ne nous manquait plus qu'un gros spot. On ne va pas cacher notre joie d'avoir une équipe de France qui joue ce rôle, avec la manière, et en voyant que ces joueurs jouent maintenant chez nous. Vive le lock-out, et pourvu que ça dure ! Alors, bien sûr, on sait très bien que ça ne durera pas jusqu'à la fin de la saison mais ces joueurs-là, on les a formés. Dans les clubs, à l'Insep. Ils sont partis aux Etats-Unis parce qu'ils étaient bons, sinon ils n'y seraient pas allés. Et aujourd'hui, ils reviennent. Le public qui ne se levait pas à 3 heures du matin pour les voir jouer va pouvoir les retrouver, le samedi ou le dimanche. Et c'est génial. Que va mettre en place la LNB pour surfer sur cette vague médiatique ? La ligue fera tout ce qu'il faut. Mais elle avait de toute façon prévu de le faire. Pendant le championnat d'Europe, on a apporté notre soutien à l'équipe de France et on avait déjà préparé l'après-Euro. Maintenant, il y a ça en plus: le fait qu'ils soient là. Mais ce n'est pas le plus important à ce niveau-là parce qu'il faudra bien qu'on vive sans eux après. On a préparé des opérations de promotion, de mise en avant du championnat: la Pro A est déjà télévisée tous les week-ends et la Pro B passera bientôt sur France 3. Tout ça va juste être renforcé par leur présence. Vous le disiez: le lock-out ne va pas durer. N'y a-t-il pas un risque que tout ça s'écroule quand Tony Parker, Nicolas Batum et les autres retourneront en NBA ? Mais ce n'est pas grave, ça. Le championnat, lui, va rester. On le fera sans eux mais au moins, ils auront été là pour montrer qu'il y a un lien entre ce championnat et l'équipe de France. Ils reviendront ensuite au mois de juillet pour préparer les Jeux Olympiques de Londres et puis, ils vont aussi "s'occuper" de faire notre promotion. Il ne faut pas avoir peur de ça. Je préfère voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide. "La réforme du championnat ? On ne s'interdira rien..." Tony Parker et Boris Diaw ont fait de gros efforts financiers pour venir. Ils toucheront notamment le salaire minimum. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Du respect, tout simplement. Ils avaient déjà joué pour rien en équipe de France pendant l'été. Ça prouve bien qu'ils viennent pour autre chose que pour l'argent. Et ça prouve aussi que des gens qui ont réussi se rappellent de leur passé, de pourquoi ils ont réussi, de qui les a mis en scène. Ça m'inspire aussi beaucoup de bonheur de voir des sportifs de très haut niveau de se comporter comme ça. On sent vraiment qu'ils le font pour un club et pour un championnat. Chapeau ! Quels sont les autres chantiers de la LNB pour cette saison ? Dans le projet que j'ai proposé, il y a le "marketage" du championnat, donc forcément des salles et des joueurs. Le test grandeur nature de Poitiers, de mettre le nom du club sur le maillot, est fait avec l'aide du club. Ce n'est pas un coup pour rien, sorti par hasard. Ça sert à nous donner une certaine visibilité. On va aussi se lancer dans la probable réforme du championnat. A partir de mi-octobre, on va discuter de la formule de la Pro A et de la Pro B. On ne va rien s'interdire. J'espère déjà voir des playoffs en plusieurs manches jusqu'au bout. Il y aura peut-être aussi quelque chose de plus révolutionnaire encore. On verra... On travaille aussi sur les valeurs, une commission a été mise en place pour ça. Un autre se penche sur la langue que l'on doit parler sur les terrains (la LNB aimerait privilégier le français à l'anglais, ndlr). Il y a enfin l'arbitrage vidéo, qui sera utilisé dès cette saison et sera financé par la ligue. A propos de la réforme "révolutionnaire" du championnat, on parle de la création d'une ligue fermée avec la Belgique ou la Suisse. Qu'en est-il exactement ? On ne s'interdira rien au départ... Donc pourquoi pas ? On va réfléchir à quelque chose de bon, de nouveau. On va en discuter, je ne peux pas en dire plus aujourd'hui. Le point noir, c'est la grève des arbitres de haut niveau. Où en sont les discussions ? C'est la fédération française qui travaille là-dessus. De notre côté, on a fait ce qu'il fallait pour le début du championnat. Il y aura des arbitres étrangers comme avant. La grève est, selon moi, inopportune et démesurée par rapport aux deux revendications qui sont demandées. Elle aurait pu plomber le championnat, ce qui est assez grave. Je la juge donc assez sévèrement. Pour l'instant, elle n'est pas résolue. Et à la ligue, on la subit.