Benneteau remonte le temps

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François TESSON , modifié à
C'est la performance française de ce 1er tour de l'US Open. Julien Benneteau, titulaire d'une invitation à Flushing Meadows, s'est offert en trois manches la tête de série n°10 du tournoi, Nicolas Almagro (6-2, 6-4, 6-3). Le Bressan retrouve des couleurs outre-Atlantique, là où, il y a 12 mois, il avait contracté cette blessure au poignet qui lui avait pourri la fin d'année 2010.

C'est la performance française de ce 1er tour de l'US Open. Julien Benneteau, titulaire d'une invitation à Flushing Meadows, s'est offert en trois manches la tête de série n°10 du tournoi, Nicolas Almagro (6-2, 6-4, 6-3). Le Bressan retrouve des couleurs outre-Atlantique, là où, il y a 12 mois, il avait contracté cette blessure au poignet qui lui avait pourri la fin d'année 2010. Ça valait bien une petite danse. Comme un toréador, Julien Benneteau a fait admirer son déhanché après la dernière faute directe de Nicolas Almagro, qui a offert au Bressan la victoire sur l'Espagnol au 1er tour de l'US Open (6-2, 6-4, 6-3). Pour le Français, c'est une formidable victoire, et surtout un vrai bonheur. Il y a un an, sur ces mêmes courts de Flushing Meadows, il contractait cette fichue blessure au poignet qui allait le priver de la fin de saison et de la finale de Coupe Davis. Cet été, Benneteau revit. Et ce succès face à Almagro, son premier contre un top 10 depuis une victoire contre Tsonga à Marseille début 2010, en est le parfait symbole. "C'est ma plus belle victoire (en Grand Chelem) et c'est marquant. En outre, ça faisait longtemps que je n'avais pas battu un joueur du Top 10. J'avais dit en rigolant à mon coach qu'en général, j'en battais un tous les ans. Il m'a dit qu'il fallait foncer". Redescendu quelques semaines en deçà de la 100e place mondiale - la faute à une année 2011 également riches en pépins (et en baguettes) - Benneteau avait déjà montré de belles choses la semaine passée en atteignant la finale à Winston-Salem. De vraies qualités mentales surtout, dans des matches accrochés. Cette fois, c'est un tennis bien peu en adéquation avec son classement (81e) que le Français a proposé. En face, Almagro, avec sa propension à sortir de ses matches facilement et ses faibles résultats à l'US Open (jamais mieux qu'un 3e tour), avait tout de la victime idéale. La preuve, le Murcien a bien aidé Benneteau à prendre confiance. Il faut dire que le Bressan a toujours été en tête dans chacune des trois manches. Dès le début de match, Almagro lui a offert le break en enchaînant penalty manqué et double faute (2-1). Généreux, il récidivera en concédant son service d'entrée dans les deux sets suivants. Le match, pourtant, était loin d'être déséquilibré. Mais Benneteau, bien en rythme, agressif en retour et très juste en attaque, a pu compter sur l'incroyable manque de réussite d'Almagro sur les balles de break. "J'ai été solide, offensif, je l'ai poussé à la faute. Le fait de sauver ces balles de break n'est pas anodin. Il y a la confiance emmagasinée à Winston Salem." En 13 tentatives, Almagro n'a pris qu'une seule fois le service du Français... à 4-1 dans le deuxième set. Autant dire pour du beurre. Face à un adversaire agacé, qui a beaucoup tenté (38 coups gagnants) mais aussi beaucoup manqué (41 fautes directes), Benneteau a fait preuve d'une vraie constance, qui peut lui permettre de voir plus loin. Après un 2e tour contre Denis Istomin, "Bennet" pourrait croiser Andy Roddick en 16e. On a connu pire tableau...