Batlles: "Je joue et je me régale"

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Alexandre Sarkissian , modifié à
Sur le podium des «vétérans» de la Ligue 1, Laurent Batlles n'en reste pas moins, à 36 ans, un élément moteur de l'AS Saint-Etienne. Elu meilleur joueur du mois d'octobre par les supporters du Forez, le milieu de terrain des Verts évoque sa saison et celle de son équipe avant le déplacement à Brest, pour le compte de la 16e journée. La retraite ? Ce n'est pas d'actualité.

Sur le podium des «vétérans» de la Ligue 1, Laurent Batlles n'en reste pas moins, à 36 ans, un élément moteur de l'AS Saint-Etienne. Elu meilleur joueur du mois d'octobre par les supporters du Forez, le milieu de terrain des Verts évoque sa saison et celle de son équipe avant le déplacement à Brest, pour le compte de la 16e journée. La retraite ? Ce n'est pas d'actualité. Comment préparez-vous le déplacement à Brest Avec beaucoup de sérénité, dans une bonne ambiance, mais on s'attend à un match très compliqué. La saison dernière, c'était un peu un non-match de notre part (victoire 2-0 des Bretons, ndlr) et cela nous avait perturbés derrière, on avait enchaîné deux-trois mauvais résultats (cinq matches de rang sans succès, ndlr). Brest est une équipe solide sur ses bases, ce sera difficile mais aujourd'hui, on aspire à avoir des arguments. Comment jugez-vous votre équipe à quelques matches de la trêve ? On a fait un très bon début de saison avec sept points en trois matches, mais après, on a connu des petits soucis, des blessés, notamment de longue date, qui ont déstabilisé un peu le groupe. Nicolita, qui jouait en Roumanie, ou Max Gradel, qui arrivait d'Angleterre, ont eu besoin d'un peu de temps d'acclimatation au Championnat de France et à notre jeu. Maintenant, à part les deux derbies contre Lyon, on a enchaîné récemment des résultats positifs. Quand on arrive à jouer ensemble un peu plus souvent, ça devient forcément plus facile. Quel est votre rôle dans cette équipe ? Jouez-vous la carte de l'expérience ? C'est un peu particulier pour moi. Je savais que cette saison, ça allait se passer comme ça, j'en avais parlé avec le coach. Je savais que mon temps de jeu ne serait pas automatiquement très grand. Je fais tout, bien sûr, pour être compétitif le samedi et si je suis titulaire, je joue environ 60-65 minutes. J'apporte ce que je peux, quand je suis remplaçant, c'est pareil. J'essaie d'être de temps en temps décisif. Je ne me pose pas beaucoup de questions. Titulaire ou remplaçant, même si on a tous envie de jouer, ce n'est pas décisif dans mon approche. Cette saison est-elle particulière pour vous dans le sens où il s'agit peut-être de la dernière ? Pour l'instant, non, je ne sais pas trop. On s'est donné un peu de temps avec le staff pour voir comment cela allait évoluer. J'avais resigné début janvier la saison dernière, là on verra. On y réfléchira ensemble. A un moment, oui, il faudra que j'aille les voir. Comme l'on dit, tant qu'il y a les jambes et le plaisir... Oui, bien sûr, mais il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. Je connais très bien le staff et je l'apprécie. S'il arrivait qu'il y ait un changement de staff, ça peut aller vite, les choses peuvent évoluer. Je veux travailler dans le plaisir et aujourd'hui, ça se passe bien. "Je ne regrette rien" A 36 ans, vous êtes le troisième joueur le plus âgé de Ligue 1 (*). Qu'est-ce que cela vous inspire ? Ça ne me fait rien de particulier, je ressens plutôt du plaisir d'être encore à 36 ans sur les terrains. Pas mal de jeunes me disent de ne pas m'arrêter, de continuer l'année prochaine. Ils veulent que je reste avec eux. C'est toujours plaisant, ça veut dire qu'on n'est pas cuit. Je ne me pose pas la question; jeune, pas jeune, pour l'instant je joue et je me régale dans un club extraordinaire. Les supporters vous le rendent bien d'ailleurs. Vous avez été élu joueur du mois d'octobre par les internautes du site du club. Heureux ? Oui, j'ai eu de la chance de marquer contre Evian et Valenciennes au mois d'octobre. On a gagné ces matches et pris des points importants. Je remercie au passage tous ceux qui ont voté pour moi. J'essaie de rendre aux supporters ce qu'ils me donnent. Je suis dans un club extra, très populaire. Pour finir une carrière, il n'y a pas mieux. Passion, club populaire, des ingrédients que vous avez également connus à l'OM... Oui, mais à Marseille, c'était encore plus médiatisé. La différence avec Saint-Etienne, c'était que dans la rue, tu as du mal à te promener. A Saint-Etienne, les gens sont plus respectueux. Je ne dis pas qu'à Marseille ils ne le sont pas, mais c'est différent. Vous appartenez aux supporters, au peuple marseillais. C'est justement sous le maillot olympien (2004-05) que vous avez inscrit le plus de buts en Championnat sur une saison (8). Marquer est-il un objectif pour vous ? C'est ce que j'espère à chaque match, je suis dans un poste relativement offensif. Je suis là donc pour essayer de marquer ou de donner des bons ballons. Il faut être décisif pour être performant. En regardant votre carrière, avez-vous l'impression que vous auriez pu avoir une autre reconnaissance ? La reconnaissance, ce sont des gens qui vous la donnent, un coup de bol, un entraîneur, quelque chose qui vous permet de franchir un palier. Je suis content de ma carrière, j'ai environ 450 matches en Ligue 1, une centaine en Ligue 2, des matches de coupe d'Europe, je ne me plains pas. La seule chose que je peux regretter, c'est la sélection en A après avoir connu toutes celles en jeunes, jusqu'aux espoirs. Est-ce que je la méritais ? Etait-ce un manque de chance ? Ou le fait que je ne sois pas parti à l'étranger ? Mais non, je ne regrette rien. *: Il est né le 23 septembre 1975. Les plus âgés sont Thierry Debès (13 janvier 1974) et Jérôme Leroy (4 novembre 1974).