Barrages : les Ukrainiens "y croient tous"

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avec Rémi Bostsarron, à Kiev, en Ukraine , modifié à
REPORTAGE - Yassine, ukrainien, sera au stade pour supporter son pays contre la France en barrage aller du Mondial 2014.

"On va faire avec la France." A quelques heures du match aller de barrages contre les Bleus, Yassine semble, comme l’ensemble des Ukrainiens, relativement serein. Né à Kiev il y a 29 ans, le jeune homme, d’origine marocaine par son père, reconnaît que ce n’était pas forcément le meilleur tirage... Mais les récents résultats lui donnent des motifs d’espoir.

bandeau ukraine, stade olympique

© Europe 1/Nicolas Rouyer

Les joueurs de l'Ukraine à l'entraînement, jeudi soir, au stade Olympique.

"On a confiance parce qu’avec l’arrivée du nouveau sélectionneur (Mikhaïl Fomenko), on n’a encore perdu aucun match, il a réussi à souder l’équipe", reconnaît Yassine, qui travaille à l’Institut français, à Kiev. "On développe un bon jeu collectif et on dispose d’une bonne défense." L’Ukraine reste sur une série de onze matches sans défaite et n’a encaissé que quatre buts en dix matches lors des éliminatoires. A tel point que cette série de bons résultats suscite un engouement relativement inattendu de la part du grand public ukrainien.

"Les gens commencent à s’attacher à l’équipe nationale" :

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Relativement jeune, la sélection d’Ukraine, qui a disputé son premier match officiel en avril 1992, doit encore se faire une place dans le cœur des supporters. « Les clubs bénéficient d’un prestige plus important dû à leur histoire », rappelle Yassine, qui cite notamment les deux Coupes d’Europe remportées par le Dynamo Kiev - soit autant que tout le football français -, en 1975 et 1986. "A une époque, le Dynamo était l’équipe qui représentait l’Ukraine. Et 80 ou 90% de ses joueurs jouaient avec l’équipe d’URSS." A la sélection ukrainienne désormais de se construire sa propre histoire, à commencer par vendredi soir face à la France.

De la France, les Ukrainiens connaissent surtout les "affaires"

stade olympique

© Europe 1/Nicolas Rouyer

Le stade Olympique de Kiev vu de l'extérieur.

"Tout le monde a envie d’aller à la Coupe du monde au Brésil", reconnaît Yassine. "Lors de notre dernière et seule participation, en 2006, on est allé jusqu’en quarts de finale (élimination par l’Italie (0-3), ndlr). Tout le monde y croit ici." Et peu importe si l’équipe de France est emmené par un Ballon d’Or en puissance quand l’Ukraine ne présente aucun grand nom reconnu sur la scène internationale. "Le joueur qu’on connaît le plus, c’est Ribéry parce qu’il joue au Bayern, en Bundesliga, le championnat étranger le plus suivi", souligne Yassine. Mais, de la France, les Ukrainiens retiennent surtout les "affaires" : Knysna déjà, mais aussi celles qui ont marqué le dernier Euro organisé au pays, comme le doigt sur la bouche de Nasri, le comportement de Ménez et de M'Vila ou encore les états d’âme de Ben Arfa.

"Quand je parle avec des amis, ça les étonne, parce qu’ici, l’équipe nationale représente le pays et on se doit d’en donner une bonne image", insiste Yassine. "C’est une chance d’y jouer. Donc on ne comprend pas bien ce qui se passe à l’intérieur du vestiaire de l’équipe de France. On a parfois l’impression que les joueurs ont plus d’autorité que l’entraîneur, ce qui étonne. Les joueurs ne se le permettraient pas ici." Yassine, qui assistera à la rencontre dans la zone réservée aux supporters des Bleus - "c’était plus simple pour obtenir un billet", reconnaît-il -, espère désormais que ses joueurs vont tout se permettre. Y compris de bouleverser la hiérarchie établie.

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