Aubert: "Je suis dans le dur"

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Propos recueillis par Michaël BALCAEN , modifié à
Un début de saison en forme de cauchemar, une confiance qui s'est totalement évanouie et voilà Sandrine Aubert, étincelante la saison dernière, qui cherche les solutions pour que la structure privée qu'elle a mis en place cette saison lui permette enfin d'être performante. Loin des objectifs initiaux, la skieuse des Deux Alpes ne lâchera rien, elle qui avoue devoir revenir à l'essentiel et "aller à la baston".

Un début de saison en forme de cauchemar, une confiance qui s'est totalement évanouie et voilà Sandrine Aubert, étincelante la saison dernière, qui cherche les solutions pour que la structure privée qu'elle a mis en place cette saison lui permette enfin d'être performante. Loin des objectifs initiaux, la skieuse des Deux Alpes ne lâchera rien, elle qui avoue devoir revenir à l'essentiel et "aller à la baston". Sandrine, comment avez-vous vécu ces derniers mois de compétition ? Ça dépend... J'ai eu de gros moments de désespoir, j'ai eu beaucoup de mal à trouver ma façon de skier, je n'avais plus de repères car j'ai changé beaucoup de choses. J'ai eu du mal à m'adapter et à percer en course. Il fallait un temps d'adaptation, que j'ai négligé cet été en pensant que ça passerait tout seul. Parvenez-vous à ressentir des améliorations à l'entraînement ? Le souci n'est pas de transposer ce que je fais à l'entraînement en course, c'est davantage un problème de fond. C'est un tout, un manque de performance. Avec mes nouveaux skis, qui vont vite avec d'autres filles, si tu n'es pas au top physiquement, techniquement et avec un engagement total, ça ne fonctionne pas. Ça a été un peu lourd, il a fallu redistribuer les rôles avec beaucoup d'erreurs. On se pose les questions, on regarde pourquoi ça ne va pas, on essaye de corriger le tir. Quelles erreurs ? Mon fonctionnement personnel, j'ai remporté des victoires l'an dernier et il y a deux ans, et au lieu de conserver le même système, de me représenter mentalement les choses, je me suis dit que quand ça allait vite, c'était du beau ski alors que ce n'est pas du tout le cas. On garde des images de belles choses, mais il faut d'abord et avant tout aller à la baston. Cela faisait des années que je n'étais pas bien dans le groupe, que j'avais envie de m'éclater, de chercher le bonheur. Mais ça passe par la performance et le dépassement de soi. Après, quand tu créés ta structure, l'envie d'exceller, de bien faire est logique, mais il faut surtout se battre. "Je ne sais pas si j'ai le niveau " Avez-vous eu des problèmes avec votre matériel ? Non, j'ai eu la chance qu'Atomic s'adapte au moindre souci, j'ai bénéficié d'une aide là-dessus, ils se sont pliés en quatre, et l'avantage d'une structure privée, c'est de pouvoir s'adapter. Ils font tout pour qu'on se sente bien dans les chaussures, pour trouver des solutions, ils sont hyper réactifs. Comment sentez-vous justement la glisse ces derniers jours ? J'ai pas mal bossé mentalement ces derniers temps, je suis partie dans le sud et quand je suis revenue en Allemagne, j'ai enchaîné avec deux courses FIS mais je n'étais pas dans le ton, je n'y arrivais pas. Il faut trouver des solutions, dans quel sens travailler. Je suis dans le dur. Comment, dans ces conditions, abordez-vous les Mondiaux ? Est-ce l'envie de tout casser sur un jour qui prédomine ? Je ne suis pas dans l'optique d'un résultat, je suis déconnectée des places mondiales, j'essaye avant tout de retrouver le plaisir dans le ski. La tristesse se transforme en colère... J'ai envie de faire un coup d'un jour, je veux tout essayer mais je ne sais pas si j'ai le niveau. Mon seul objectif est, une fois dans la saison, tout donner, me transcender... Tu sens surtout quand ça ne va pas ! A chaque fois, je me suis manquée et je l'ai senti. Il faut se bouger, que je me force à aller au combat.