Au coeur du cocon bleu

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Plus fonctionnel que luxueux, l'hôtel où les Bleus du XV de France ont établi depuis mercredi leurs quartiers à l'approche de leur entrée en lice dans la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.) laisse la délégation tricolore au contact de la population locale. Tour du propriétaire de ce lieu de vie chaleureux et confortable que les Tricolores sont appelés à occuper durant toute la phase de poules.

Plus fonctionnel que luxueux, l'hôtel où les Bleus du XV de France ont établi depuis mercredi leurs quartiers à l'approche de leur entrée en lice dans la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.) laisse la délégation tricolore au contact de la population locale. Tour du propriétaire de ce lieu de vie chaleureux et confortable que les Tricolores sont appelés à occuper durant toute la phase de poules. Bienvenue au "Spencer on Byron Hotel". C'est là, à Takapuna, que l'équipe de France a enfin pu poser ses valises mercredi, à l'issue de son interminable périple depuis Paris. Ici, les Bleus ne bénéficient pas d'un confort ostentatoire, mais d'un lieu de vie chaleureux, fonctionnel et ouvert sur l'extérieur. Même si l'ensemble de la délégation tricolore -52 personnes au total réparties sur une quarantaine de suites et studios- a pris ses quartiers sur trois étages supérieurs (sur les dix-neuf que compte l'hôtel) de cette tour moderne, faite de béton et de verre, qui offre à ses clients d'un genre particulier une vue imprenable sur le golfe de Hauraki, la baie d'Auckland et le lac Pupuke. Née de la volonté du responsable sud-africain de cet établissement d'un niveau 4 étoiles et demi, réputé comme l'un des plus prisés d'Auckland -les All Blacks y ont aussi leurs habitudes-, l'accueil du XV de France, dont les conditions commerciales ont été négociées par l'International Rugby Board, est entièrement pris en charge par l'instance internationale. Comme le veut le règlement pour l'ensemble des vingt nations participantes. Avec un coût moyen de 220 euros par chambre, les dérives des footballeurs du côté de Knysna et de l'Afrique du Sud, lors de la Coupe du monde 2010, semblent bien éloignées de ce quotidien tout à fait raisonnable. "L'hôtel est habitué à recevoir des équipes comme les All Blacks en juillet." "Ce qui a séduit l'équipe de France, ce sont nos grandes chambres et l'environnement calme", déclare Terry Holt, le directeur des ventes et du marketing. Deux par suite, les rugbymen tricolores ne vont en effet pas se marcher dessus. Le capitaine et vice-capitaine auront chacun un studio personnel comme tous les membres du staff, chaque studio étant relié à une suite. Seul véritable requête imposée à l'hôtel, l'installation d'une literie king size, spécialement changée pour la Coupe du monde et adaptée aux mensurations des nouveaux locataires. Une attention qu'on devine très appréciée par des joueurs déjà placés en situations de dette de sommeil. Lièvremont et ses joueurs disposent par ailleurs de deux espaces de conférence privatisés pour organiser le lieu de vie des Tricolores. Le premier dédié aux réunions, le second sera consacré aux repas et à la détente. Anticipée par l'équipe de l'hôtel, chaque requête a fait l'objet d'une attention toute particulière prise en charge notamment par deux employés français, spécialement embauchés pour l'occasion. Très à cheval sur la diététique, le staff tricolore a concocté des menus précis pour Huw Thomas, le chef du restaurant du Spencer. "L'équipe de France avait de nombreuses demandes et nous avons pu répondre à la majorité d'entre elles", souligne Terry Holt. Seule véritable fausse note, les joueurs devront régler eux-mêmes leur facture internet (voir par ailleurs), alors que les mini-bars ont été vidés à la demande du staff. "C'est une habitude de toutes les équipes qui viennent ici", tempère Estelle Verani, Française qui oeuvre à la coordination du Spencer on Byron. Et de confirmer: "L'hôtel est habitué à recevoir des équipes comme les All Blacks en juillet." Du côté des nouveaux pensionnaires, l'unanimité semble de mise. "C'est un bel hôtel, le terrain d'entraînement est à dix minutes, la plage n'est pas loin pour se ressourcer...", décrit Maxime Médard, qui, encore sous le coup du décalage horaire, avoue toutefois: "Je reste encore au chaud un petit peu." D'autres plus téméraires, ou plus épargnés, ont déjà effectué quelques reconnaissances des environs et pu constater que bon nombre de magasins avaient adopté les couleurs tricolores en leur honneur. A Takapuna, banlieue résidentielle et lieu de villégiature privilégié des Aucklanders, l'hôtel, situé à seulement quinze minutes d'Auckland, offre, quatre ans après une Coupe du monde à domicile, vécue pour l'essentiel par les Bleus entre leurs murs de Marcoussis, une immersion dans la vie locale "à 5 minutes de tout", selon Estelle Vérani: le terrain d'entraînement d'Onewa Domain, propriété du club local du Takapuna Rugby Football Club, et de la salle de musculation de AUT, une des universités d'Auckland, la plage et les commerces du centre ville. Un souhait du staff soucieux que les Français ne soient pas coupés du monde, à commencer par ces nombreux supporters tricolores, qui ont réservé au Spencer on Byron pour assister aux rencontres des Bleus. "Marc a toujours voulu qu'on soit proches des gens, qu'on arrive à voir ce qui se passe autour et ne pas être isolé complètement, comme c'était déjà le cas au Chambon ou à Falgos -sites des stages lors de la préparation, ndlr), où on signait des autographes, on était proches des gens." Une proximité qui, quoi qu'on en dise, à notre époque, a le don de rassurer.