Abalo: "Le public, ça réveille !"

  • Copié
Propos recueillis par Régis AUMONT , modifié à
Répertorié parmi les joueurs de handball les plus spectaculaires, Luc Abalo accomplit jusque-là un Championnat du monde sans grandes fulgurances. L'ailier droit des Bleus, gêné par des douleurs à l'épaule en arrivant en Suède, estime se sentir de mieux en mieux et pourrait bien être un atout majeur de l'équipe de France dans le dernier carré. Le joueur de Ciudad Real, en tout cas, ne craint pas le public de l'hôte suédois, adversaire des Experts vendredi à Malmö.

Répertorié parmi les joueurs de handball les plus spectaculaires, Luc Abalo accomplit jusque-là un Championnat du monde sans grandes fulgurances. L'ailier droit des Bleus, gêné par des douleurs à l'épaule en arrivant en Suède, estime se sentir de mieux en mieux et pourrait bien être un atout majeur de l'équipe de France dans le dernier carré. Le joueur de Ciudad Real, en tout cas, ne craint pas le public de l'hôte suédois, adversaire des Experts vendredi à Malmö. Luc, comment ça va sur le plan physique ? J'ai eu un petit peu de mal à entrer dans la compétition. A faire monter l'adrénaline et bien bouger les jambes, surtout lors du premier match contre la Tunisie. Même si j'avais fait un bon match ce jour-là je n'avais pas eu l'impression que c'était le début de la compétition. Je pense que c'était dû à un manque de rythme. Avant le stage de préparation à Capbreton je n'avais pas beaucoup joué en club parce que j'avais un problème à l'épaule. J'ai eu du mal à enchaîner les tâches. Ça a commencé à venir avec le match contre l'Allemagne. Là je ne me sens pas fatigué. On a plus de repos que d'habitude dans ce Mondial et c'est plutôt bien. Le staff médical s'occupe bien de nous. Je suis vraiment mieux qu'au début. Est-ce que vous prenez autant de plaisir sur ce Championnat du monde que durant les dernières grandes compétitions ? Oui je prends du plaisir mais j'ai eu un début difficile du fait que je ressentais encore ces douleurs à l'épaule en arrivant. Ça a été mieux assez vite parce que dès le début on m'a débloqué les cervicales. Mais j'ai quand même gardé des petites séquelles de ces deux mois de douleurs. J'avais du mal à tirer tout simplement. Il y avait certains gestes qui me mettaient en difficulté. Mais depuis le tour principal je ne sens plus aucune douleur et c'est très positif. Au niveau du jeu c'est comme avant, des fois j'ai des ballons, des fois je n'en ai pas, c'est comme ça que ça se passe quand on joue à l'aile. Je n'ai pas trop tenté de tirs de loin comme cela m'arrive mais ça ne sert à rien puisqu'on gagne de dix buts tout le temps. Des fois il faut faire des choses quand la situation le demande. Ça ne sert à rien de forcer. Comment expliquez-vous le fait que l'équipe de France n'ait quasiment jamais été mise en difficulté sur la route des demi-finales ? On est très bien en place en défense et ça fait la différence. Ensuite on a des joueurs qui sont en réussite en attaque avec notamment une super base arrière. William (Accambray) et Xavier (Barachet) font une très bonne compétition. Niko (Karabatic) il est bon comme on a l'habitude de le voir. Ça marche bien. Mais on a quand même été en difficulté contre l'Espagne et aussi face à la Norvège. "Quand le match commence il n'y a plus de respect" Vous souvenez-vous de votre dernier match contre la Suède ? Je crois que je ne l'ai jamais jouée en grande compétition. Si, en Croatie lors du Mondial 2009 ! On avait gagné. Qu'est-ce que cette équipe vous inspire ? La Suède a une très bonne défense qui joue en 6-0. En attaque c'est un peu comme la Norvège. Ils ont beaucoup de joueurs qui tirent en appuis, ils ont une bonne relation avec leur pivot. On les a pas mal suivi à la télé pendant la compétition. On a observé ce qu'ils sont capables de faire. Ils ont un bon demi-centre, très rapide, qui joue beaucoup de un contre un et qui tire dans tous les sens. Le poids de l'expérience, largement en votre faveur, est-il important ? Ça l'est mais au début du match seulement. Parce qu'ils peuvent se mettre la pression en se disant qu'ils sont chez eux et qu'ils vont jouer le champion du monde en titre. Mais quand le match commence il n'y a plus de respect. Ce n'est plus l'expérience qui prime. On va jouer comme on sait le faire. Et je ne sais pas s'ils ont plus à perdre que nous même si tout le monde nous donne favoris. Nous, on ne pense pas comme ça. Franchement je ne lis pas tout ce qui est écrit dans la presse. Parce que sinon on se met une pression supplémentaire. Si quand t'es en train de jouer tu te dis «on a dit ça sur moi alors il faut que je sois bon», au final tu ne joues plus. Notre cerveau fonctionne tout le temps et si tu commences à t'intéresser à toutes ces choses-là ça fait trop. Est-ce que le fait de jouer devant un public tout acquis à votre adversaire peut vous perturber ? Moi non. Au contraire, le public, ça réveille ! Ça permet de ne pas commencer le match et de te laisser endormir. Même s'ils étaient 80 000 contre nous je préfère ça que de jouer dans une ambiance neutre et froide. Ça fait toujours plaisir de jouer avec le public derrière ton équipe, mais même quand il est contre toi c'est mieux que de ne pas en avoir du tout. Ça ne me dérange vraiment pas que tout le monde soit contre moi.