A l'heure des comptes

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S.L. , modifié à
Loin des promesses de début de Tournoi, destinées à conforter un groupe des trente promis pour l'essentiel à un aller-retour pour la Nouvelle-Zélande, la défaite en Italie a rebattu les cartes dans l'esprit de Marc Lièvremont. Un sélectionneur aux yeux duquel, quoi qu'il en dise, plusieurs éléments, et les sacrifiés de Rome en tête, ont perdu des points précieux.

Loin des promesses de début de Tournoi, destinées à conforter un groupe des trente promis pour l'essentiel à un aller-retour pour la Nouvelle-Zélande, la défaite en Italie a rebattu les cartes dans l'esprit de Marc Lièvremont. Un sélectionneur aux yeux duquel, quoi qu'il en dise, plusieurs éléments, et les sacrifiés de Rome en tête, ont perdu des points précieux. LEUR COTE A PLONGE... Sébastien CHABAL : S'il s'agissait dans l'esprit de Marc Lièvremont d'installer pour de bon Sébastien Chabal au poste de n°8 en vue de la Coupe du monde, ce Tournoi aura joué un bien vilain tour au Racingman qui, incapable d'évoluer à son niveau en raison des conséquences de ses pépins physiques à répétition durant l'hiver, n'aura été que l'ombre de lui-même à Londres, puis à Rome. L'intégrité de ce potentiel physique ne saurait être entamée pour que Chabal donne sa pleine mesure. L'intéressé saura-t-il redresser la barre d'ici la fin de saison ? Sa participation à la Coupe du monde tient à cette seule question... Yoann HUGET : Aussi séduisant et décisif peut-il être avec Bayonne, Yoann Huget n'aura jamais été en mesure de concrétiser la confiance mise en lui par Lièvremont, qui aura malgré tout accordé à l'ailier six sélections de rang depuis novembre dernier avant d'accepter l'évidence et de le reléguer sur le banc pour affronter le Pays de Galles. La marche qui le sépare encore à 23 ans du plus haut niveau international semble trop haute. Yannick JAUZION : Un Tournoi en enfer pour l'ex-papa des lignes arrières passé par tous les états au cours de cette édition 2010. Evincé des 23 dès l'entame de compétition, puis réintégré à la faveur de la blessure de Mermoz, avant d'enchaîner deux matches quelconques en Irlande et en Angleterre, puis de passer totalement au travers à Rome, où Lièvremont était forcément en droit d'attendre tellement plus d'un joueur de son calibre. Jauzion le Toulousain et Jauzion le Tricolore restent deux joueurs aux antipodes... Morgan PARRA : Son statut de taulier de l'équipe victorieuse du Grand Chelem 2010 s'est abîmé sur ce Tournoi, qui l'a vu descendre de son marchepied, supplanté par un Dimitri Yachvili avec lequel Lièvremont souhaite entretenir le plus longtemps possible la concurrence. Une option qui fragilise un joueur dont on avait fini par oublier qu'il n'était âgé que de 22 ans... Son duel jusqu'à la Coupe du monde avec le Biarrot va le contraindre à s'endurcir... ou à céder à cet agacement qu'il aura eu tant de mal à juguler ces dernières semaines, à Marcoussis. Clément POITRENAUD : Lui aussi était l'un des héros de la campagne de 2010, mais ce dernier Tournoi l'a vu dilapider tout son crédit, notamment à la lumière de deux titularisations catastrophiques face à l'Irlande et l'Angleterre. A 28 ans, il estime ne pas avoir fait le tour de la question chez les Bleus. C'est légitime, mais maintenu sur le banc à Rome, puis sacrifié sans ménagement dans la foulée, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a sérieusement hypothéqué son avenir en Coupe du monde... LEUR COTE EST EN HAUSSE... Maxime MEDARD : De l'avis de tous, il possède sans doute le plus gros talent de cette équipe de France, au sein d'une ligne d'arrières, qui peine tant à l'exprimer. Médard ballon en mains, c'est forcément du danger suscité chez les adversaires des Bleus, même s'il n'échappe pas au naufrage de Rome, où sa titularisation à l'arrière laisse à penser qu'il peut sans doute plus apporter dans un rôle d'ailier plus libre. Avec deux essais à son actif en quatre matches, il s'impose comme une évidence. Vincent CLERC : Et dire que renvoyé d'emblée dans ses foyers, il n'a dû de rester à Marcoussis qu'à la faveur de la blessure de David Skrela. On le disait moins percutant et moins tranchant, en perte de vitesse... De nouveau titulaire depuis Twickenham, l'ailier, désormais auteur de 24 essais en sélections (+2) a repris toute sa place sur le terrain comme en dehors, où il a semblé prendre une nouvelle dimension auprès de ses partenaires. A nouveau indispensable aux Bleus. Julien BONNAIRE : L'éternel super-remplaçant de la troisième ligne a cette fois décroché son rang de titulaire, devenu sur ce Tournoi l'alter-ego de Dusautoir et de Harinordoquy pour son activité inlassable, son poids dans l'alignement en touche et même, là où on l'attendait peut-être le moins, dans la peau d'un leader, notamment après Rome. Dimitri YACHVILI : S'il n'a pas encore totalement déboulonné la statue du Petit Caporal Parra, le Biarrot a sans faire de bruit remis la main sur ce statut de titulaire que d'aucun, à 30 ans, ne l'estimait plus en mesure d'accrocher. On sent le Yach' sûr de son fait, serein par rapport au groupe comme dans son jeu, prêt à vivre son duel avec son cadet de huit ans jusqu'au Mondial. La gâchette du BO en a vu tant d'autres...