Violences sexuelles : seule une victime sur 12 porte plainte

Manifestations contre les violences sexuelles, 1280x640
© Roberto Pfeil / AFP
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avec AFP , modifié à
L'étude met également en lumière la faiblesse du nombre de plaintes auprès des service de police et gendarmerie. 

Environ 222.000 adultes sont victimes chaque année de violences sexuelles. C'est le résultat d'une étude publiée vendredi par le ministère de l'Intérieur, qui souligne la faiblesse du nombre de faits rapportés à la justice. Et pour cause, seule une victime sur douze porte plainte.

Seule une femme sur 12 porte plainte. Dans une France secouée par l'onde de choc mondiale sur l'ampleur des violences sexuelles faites aux femmes, dans le sillage des révélations du scandale Weinstein aux Etats-Unis, l'étude vient rappeler qu'elles sont, et de loin (83%, soit 184.000), les premières victimes des viols, tentatives de viol et attouchements sexuels. Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) exploitant des données de l'enquête de victimation "Cadre de vie et sécurité" réalisée sous la houlette de l'Insee, met également en lumière la faiblesse du nombre de plaintes auprès des service de police et gendarmerie au regard du nombre estimé de victimes : seule une sur 12 porte plainte.

Des tabous encore bien présents. "L'écrasante majorité des victimes de violences sexuelles (86%) ne font pas le déplacement au commissariat ou à la gendarmerie pour signaler les faits qu'elles ont subis. Celles qui font le déplacement renoncent 4 fois sur 10 à déposer plainte", détaille l'étude. Ce sont les faits de viols et de tentatives de viol qui sont le plus souvent dénoncés aux forces de l'ordre. Ce sont également en proportion les faits les plus nombreux (53%). "Les agressions sexuelles, notamment celles subies au sein de la cellule familiale, restent des violences encore taboues aujourd'hui, ce qui rend la mesure du phénomène particulièrement délicate", commente l'étude.

L'exécutif a notamment promis de créer pour favoriser les plaintes un signalement en ligne, dès début 2018, pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui pourront de chez elles parler avec des policiers ou gendarmes formés, 24h sur 24, 7 jours sur 7.