Les violences conjugales touchent aussi les adolescentes. 1:34
  • Copié
Pauline Jacot, édité par Laetitia Drevet
Les violences au sein du couple peuvent surgir dès l'adolescence, rappelle mardi l'association "En avant toutes !". Elle alerte sur les défaillances de la prise en charge de jeunes filles impliquées dans des relations abusives, notamment victimes de cyber-violences et de harcèlement par SMS. 

C’est l’un des angles morts de la lutte contre les violences faites aux femmes. L'association "En avant toutes !" met cette semaine en avant les violences sexuelles, physiques, ou psychologiques touchant les adolescentes. A 13 ans, certaines d’entres elles se trouvent déjà impliquées dans des relations abusives. Le mécanisme des violences conjugales - l’emprise, la domination, la manipulation psychologique - peut se mettre en place dès le plus jeune âge, rappelle l'association. 

"C'est encore difficile d'être prise au sérieux"

Par rapport à la violence qui concerne les femmes un peu plus âgées, celle qui touche les adolescentes a une spécificité : la prépondérance des cyber-violences, via notamment des SMS, du chantage sur les réseaux sociaux et du harcèlement par messages. "C’est très difficile parce qu’aujourd’hui c’est un angle mort juridique, même si ça commence à changer. C’est encore difficile d’être prise au sérieux, même parfois par la police. Quand on arrive par exemple avec des menaces proférées par SMS, on va dire que c’est moins sérieux, moins grave parce que ce n’est pas 'en vrai'", explique Louise Delavier, porte parole d'"En avant toutes !", qui dénonce la "banalisation" de ce type de violences. 

La jalousie comme prétexte

Autre difficulté : l'idéalisation de la jalousie dans notre société, affirme Ynaée Benaben, responsable des partenariats. La jalousie est l’un des prétextes les plus invoqués par les agresseurs pour expliquer leur comportement abusif voire violent. "C’est un prétexte facile pour eux parce que cela veut dire que l’on s’attend à ce qu’ils soient jaloux. Cela peut aussi être un prétexte facile à entendre pour les victimes, qui vont se dire 'd’accord, c’est parce qu’il est jaloux' et donc se dire que c’est banal, acceptable." 

D'où la vulnérabilité de ces jeunes femmes, qui passent souvent au travers des mailles des structures traditionnelles. Pour remédier à l'isolement des victimes et pouvoir leur venir en aide au plus vite, l'association a créé un tchat anonyme et sécurisé, accessible six jours sur sept.