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Cédric Chasseur
Invité du Grand Journal du Soir de Wendy Bouchard, Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), demande des moyens humains pour lutter contre les trafics de drogue devant les écoles, plutôt que de la transparence. 
INTERVIEW

Alors que le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, prône la transparence sur les violences dans les établissements scolaires, le coprésident de la FCPE, Rodrigo Arenas lui répond sur Europe 1. "Nous n'avons pas besoin de transparence", dénonce-t-il au micro de Wendy Bouchard. "Nous avons besoin de moyens humains pour lutter contre les trafics." 

L'inefficacité de l'Etat

Représentée dans la marche blanche en hommage à Kewi, ce jeune adolescent tué il y a une semaine à coups de couteaux aux Lilas, la FCPE signale une situation que personne ne découvre. "L'Etat est inefficace, notamment dans le trafic de stupéfiant devant les établissements", regrette Rodrigo Arenas. Selon le coprésident de la Fédération des conseils de parents d'élèves, les quartiers de la République, "désertées" par l'Etat, "se ghettoïsent", laissant la place à la violence. "Imaginer que cette ambiance ne s'invite pas à l'école, c'est soit du déni, soit de la folie."

La responsabilité du ministère de l'Intérieur

Mais pas question pour Rodrigo Arenas de pointer du doigt l'Éducation nationale, dont le rôle n'est pas de lutter contre les trafics. "Il faut que les services du ministère de l’Intérieur prennent leurs responsabilités", estime-t-il, afin de sortir "tous ces trafiquants autour des écoles". Le coprésident de la FCPE enchaîne : "Ils récupèrent nos gamins pour en faire des guetteurs. Ils se mettent aux abords des fenêtres pour prévenir les dealers." Une situation que Rodrigo Arenas dénonce depuis plusieurs années, notamment en Seine Saint-Denis. Et "ce n'est pas une bataille de chiffre de la transparence" qui réglera cela selon lui.

La question de l'éducation

Reste à définir le champ d'action de l'Education nationale dans ce problème. "Le rôle de l'éducation, c'est le temps long" décrit Rodrigo Arenas. Selon lui, il faut "informer dès le plus jeune age les enfants de ce qui se fait ou pas". A ce titre, la FCPE a proposé le 4 septembre "d'enseigner à partir de la maternelle des questions de droits", adaptées évidemment à chaque âge. Le problème, selon Rodrigo Arenas, c'est "qu'on préfère se débarrasser des gamins qui sont perturbateurs plutôt que d'avoir une action éducative", reproche-t-il. En Seine-Saint-Denis, il y aurait pour Rodrigo Arenas "l'équivalent d'un collège qui ne serait pas scolarisé aujourd'hui".