Un réfugié irakien, cadre présumé de l'EI, arrêté et écroué en mars en France

L'homme a été mis en examen notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "crimes de guerre".
L'homme a été mis en examen notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "crimes de guerre". © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Âgé de 33 ans, l'homme a notamment été mis en examen le 9 mars à Paris pour "crimes de guerre". Une première dans un dossier de djihadisme islamiste. 

Un Irakien réfugié en France a été arrêté en mars et mis en examen par des juges antiterroristes parisiens qui le soupçonnent d'avoir été un cadre du groupe État islamique (EI) et d'avoir participé à des massacres, selon des sources concordantes.

Ahmed H. a été mis en examen le 9 mars Paris, notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et pour "crimes de guerre", puis placé en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en novembre 2017, a annoncé le parquet de Paris, confirmant une information de TF1/LCI.

Son statut de réfugié lui a été retiré. Ahmed H. était arrivé en France, à Calais, à l'été 2016 au milieu d'autres migrants. Il avait ensuite déposé une demande d'asile à la préfecture de Caen. En juin 2017, il avait obtenu le statut de réfugié politique auprès de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et ainsi qu'une carte de résident de 10 ans, indiqué une source proche de l'enquête. L'État lui a retiré ce statut dans la foulée de son incarcération. Détecté à l'été 2017 puis discrètement suivi par les services de renseignement, Ahmed H. a été arrêté le 6 mars à Lisieux, dans le Calvados, par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé la source proche de l'enquête.

Il aurait participé à des massacres de l'EI. Selon cette source, cet homme de 33 ans est notamment soupçonné d'avoir participé en juin 2014 au massacre du camp militaire de Speicher, à Tikrit, au nord de Bagdad. Des hommes armés avaient alors enlevé des centaines de jeunes recrues de l'armée, essentiellement chiites, qu'ils avaient exécutées une par une, tuant jusqu'à 1.700 personnes dans cette ville occupée par les djihadistes de l'EI de 2014 à 2015. L'homme fait par ailleurs l'objet d'une procédure judiciaire en Irak, où les autorités le soupçonnent d'avoir administré la région de Samarra, au nord de Bagdad, pour le compte de l'organisation terroriste, a ajouté la source proche de l'enquête.

Pas de contact avec Daech depuis son arrivée en France. Toutefois, selon les informations d'Europe 1, la surveillance de ces derniers mois n'a pas permis d'établir le moindre contact suspect avec la mouvance islamiste ou dans la zone irako-syrienne. À ce stade de l'enquête, rien ne laisse penser que cet Irakien, installé en France sous son vrai nom, faisait autre chose que refaire sa vie. Rien n'indique non plus qu'il préparait une action terroriste sur le sol français.

Selon une source proche du dossier, il aurait plutôt le profil d'un ancien officier de l'armée de Saddam Hussein qui aurait rejoint l'Organisation de l'État islamique par haine des chiites et qui espérait refaire sa vie tranquillement en Europe.