Trafic de métaux : pourquoi les gouttières d’église sont-elles volées ?

© LILIAN CAZABET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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De la Gironde en passant par la Sarthe, les quatre coins de l'Hexagone sont concernés par le vol de gouttières, notamment sur des édifices religieux. Le précieux butin est ensuite revendu pour son cuivre à prix d'or. Un fléau pour les communes qui ont une addition salée afin d'effectuer les réparations des préjudices.

Des églises qui se font totalement dépouillés de leurs gouttières. Depuis quelques mois, des vols se multiplient dans les abbatiales de l'Hexagone et le choix de cet objet n'est pas anodin. Les gouttières ont bien plus de valeur à ce que l'on pense. Le dernier vol de chéneaux en date s'est déroulé à Montval-sur-Loir, en Sarthe. Au micro de TF1, les habitants de la commune n'ont jamais vu un vol de cette envergure.

Une vente plus facile que les câbles en cuivre

Au journal de 13 heures de TF1, les gendarmes du département l'assurent : c'est une première. Ces gouttières sont prisées pour leur précieux cuivre et se revendent plus facilement que des câbles. "Les câbles sont toutes dans des gaines en plastique. Lors de la revente, généralement, les voleurs les revendent nus en les brûlants. Mais les recycleurs de métaux n'ont pas le droit de racheter du câble brulé. Ils doivent nous alerter tout de suite", explique le commandant Olivier Maldant, officier adjoint en charge de la police judiciaire de groupement de gendarmerie de la Sarthe sur TF1.

En Gironde, les vols se sont déroulés en plein jour sur plusieurs édifices. La gendarmerie du département affirme à France 3 Nouvelle-Aquitaine que les voleurs "sont vêtus de gilet jaune ou oranges et de casques de chantiers, se faisant passer pour des professionnels envoyés par les mairies". Et les préjudices sont parfois lourds. Pour la commune de Sainte-Eulalie, la facture s'élèverait à près de 9.000 euros.

Une revente encadrée par la loi

La revente de ces métaux se fait forcément sur le marché noir, car en France, les ferrailleurs sont soumis à une réglementation stricte. Depuis une loi du 29 juillet 2011, les paiements en espèces sont interdits. Seuls les paiements par chèque ou virement bancaire sont autorisés, afin de faciliter la traçabilité des transactions.

En plus, les personnes déposant de la ferraille doivent obligatoirement présenter une pièce d'identité, mais aussi, plus surprenant, donner le numéro de leur plaque d'immatriculation avec le véhicule qui a servi au transport des métaux. Du côté des ferrailleurs, la consigne est aussi stricte. Ils doivent inscrire certaines informations sur la marchandise comme le poids ou bien le montant de la vente. Ces registres sont ensuite transmis chaque mois au commissariat.