Suicides chez les forces de l'ordre : pour Collomb, "la dureté des tâches" ne "peut être éludée"

Le ministre de l'Intérieur doit recevoir l'ensemble des organisations représentatives des forces de l'ordre pour trouver des solutions.
Le ministre de l'Intérieur doit recevoir l'ensemble des organisations représentatives des forces de l'ordre pour trouver des solutions. © XAVIER LEOTY / AFP
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avec AFP , modifié à
 Interrogé sur le sujet à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a lié les conditions de travail des policiers à la vague de suicides en cours depuis le début de l'année. 

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé mardi que "la dureté des tâches" ne pouvait "être éludée" dans l'explication des suicides de forces de l'ordre, après que huit d'entre eux ont mis fin à leurs jours en une semaine.

Un sujet qui "ne peut être éludé". "Il est toujours difficile d'expliquer de tels gestes dont les raisons sont multiples, dont les causes sont complexes", a estimé Gérard Collomb, interrogé sur le sujet par la députée Séverine Gibson (LREM) à l'Assemblée nationale. "Et si ce sont souvent des raisons intimes de maladie, des raisons personnelles qui expliquent le passage à l'acte, il est incontestable que la dureté des tâches de nos policiers et de nos gendarmes ne peut être éludée", a-t-il ajouté. 

"Tension et stress extrêmes." "Eux qui doivent maintenir l'ordre public, eux qui sont amenés à lutter contre le terrorisme, eux qui traquent les criminels, les délinquants, qui sont confrontés en permanence à la part la plus sombre de notre société : oui, cela peut amener à une tension et à un stress extrêmes", a-t-il insisté. Alarmés par cette brutale hausse du nombre de suicides, des syndicats policiers ont ces derniers jours réclamé au ministère de l'Intérieur de nouvelles mesures pour l'enrayer, notamment l'amélioration des conditions de travail et des repos.

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi que Gérard Collomb allait recevoir "l'ensemble des organisations représentatives de forces de l'ordre" pour "faire le point sur les procédures qui existent" et "déceler ceux qui, dans une situation de fragilité particulière, pourraient (...) décrocher, voire passer à l'acte". Il faisait référence aux 23 mesures (recrutement de psychologues, redynamisation des cellules de veille, nouveaux cycles de travail...) adoptées en janvier 2015 par le ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve après un pic de suicides enregistrés parmi les forces de l'ordre en 2014.

Depuis le début 2017, quelque 46 policiers et 16 gendarmes ont mis fin à leurs jours.