Les routiers FO (Force ouvrière) ont "suspendu" vendredi le conflit prévu à partir du 3 juin au soir sur les rémunérations et la réforme européenne des transports, faute notamment d'avoir convaincu d'autres syndicats d'y participer. Mi-mai, Force ouvrière avait annoncé des actions pour contraindre le gouvernement à faire appliquer un accord d'octobre 2017 sur la rémunération (indemnités pour travail de nuit, jours fériés et dimanches, 13ème mois pour certaines activités, primes de déplacement…). L'engagement pris l'an dernier par l'État "sera tenu", a depuis assuré le ministère des Transports dans un courrier. Les "textes nécessaires" auront "vocation à être insérés" dans le projet de loi Mobilités qui sera "présenté en Conseil des ministres à l'été", est-il écrit.
Pas d'unité syndicale. Dans un communiqué vendredi, FO-Transports "se félicite d'avoir enfin obtenu une réponse" du gouvernement sur ce sujet et "suspend son appel à la mobilisation", tout en déplorant que "l'unité syndicale ne soit pas de mise". À l'issue d'une consultation interne, plus de la moitié (54%) de ses militants ont jugé qu'"il n'est pas envisageable de partir à l'action seul, même si la situation est critique" pour la profession, précise la fédération.
Au-delà de la question salariale, FO avait justifié son mouvement par des inquiétudes sur la future réforme du transport en Europe, seul secteur à avoir été exclu de la dernière directive européenne sur le détachement. Par ailleurs, ils "refusent le paquet routier européen en l'état, qui diminue les temps de repos journalier et hebdomadaire, qui augmente la possibilité de passer de trois à sept jours de cabotage continus et qui fait la part encore plus belle au libéralisme le plus total". Le cabotage routier consiste à quitter un pays avec un véhicule et à charger puis décharger à plusieurs reprises dans un autre pays.