Procès Séréna : 8 ans de prison assortis d'une déchéance de l'autorité parentale requis contre la mère

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avec AFP , modifié à
L'avocat général a également requis vendredi un suivi socio-judiciaire, une injonction de soins et une déchéance de l'autorité parentale pour la mère de Séréna, la fillette découverte dans un coffre de voiture en 2013.

Huit ans de prison ont été requis vendredi devant la Cour d'assises de la Corrèze contre la mère de Séréna, l'enfant découverte en 2013 dans un coffre de voiture, dissimulée pendant deux ans au monde et qui a subi des privations lui infligeant des handicaps jugés irréversibles.

"Séréna n'est pas un non-événement". Un suivi socio-judiciaire de cinq ans, une injonction de soins et une déchéance de l'autorité parentale sur Séréna ont aussi été requis contre Rosa Maria Da Cruz, mère de trois autres enfants, par l'avocat général Olivier Kern au cinquième jour du procès à Tulle. Il a souligné "la nécessité impérieuse de cette condamnation" pour que l'accusée "comprenne que Séréna n'est pas un non-événement".

Le procès de "la dissimulation". "Ce procès n'est pas le procès du déni de grossesse", a posé d'emblée l'avocat général, revenant sur la thèse plaidée par la défense de l'accusée, qui a dominé les cinq jours de procès et donné lieu à maints exposés d'experts. "Ce procès est celui de la dissimulation", a poursuivi Olivier Kern, la dissimulation qui est "responsable de la privation de soins et d'aliments, et des violences engagées", a d'emblée cadré l'avocat général, en énumérant l'isolement, les privations sensorielles, les obstacles à l'exploration, l'absence de tout contact extérieur, le confinement au silence, le "manque de tout".

Verdict en fin de journée. Rosa Maria da Cruz, qui n'a pas fait de détention hormis sa garde à vue initiale en octobre 2013 juste après la découverte de Séréna dans le coffre de sa voiture, encourt vingt ans de réclusion. L'affaire est jugée aux assises en raison du caractère "permanent" des séquelles de l'enfant, révélé par les expertises. Un "déficit fonctionnel à 80%", un "syndrome autistique vraisemblablement irréversible", lié "sans ambiguïté", selon les expertises, aux conditions des 23 premiers mois de sa vie. Le verdict est attendu en fin de journée.