Pour protéger ses câbles enfouis sous la mer, la France va acquérir de nouveaux matériels

La France souhaite une meilleure sécurisation de ses câbles sous-marins.
La France souhaite une meilleure sécurisation de ses câbles sous-marins. © DIDIER LAURAS / AFP
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William Molinié, édité par Romain Rouillard
Actuellement, la France ne dispose d'aucun engin sous-marin pour sécuriser ses câbles enfouis à plus de 3.000 mètres de profondeur. Pour y remédier, elle va se doter de drones et de robots sous-marins avec pour ambition de descendre à environ 6.000 mètres d'ici à 2025, comme le font actuellement Russes et Chinois. 

1,3 million de kilomètres. Voici la distance cumulée des 450 câbles sous-marins qui relient les différents continents. Une distance équivalente à trois fois la distance entre la Terre et la Lune. Ces autoroutes de câbles sont des édifices particulièrement vulnérables, notamment pour la France qui n'a pas la capacité de descendre à plus de 2.000 mètres de profondeur, faute d'équipements. Il lui est donc difficile de surveiller son propre réseau. 

D'autant que 80% de ces câbles se trouvent entre 3.000 et 6.000 mètres de profondeur, raison pour laquelle la France va se doter de drones et de robots sous-marins. L'armée ambitionne ainsi de descendre à 6.000 mètres de profondeur d'ici à 2025, comme le font les Russes et les Chinois.

Un budget de 300 millions d'euros

Le déclic a eu lieu en 2019, lorsque la France a lancé des recherches pour retrouver l'épave du sous-marin français Minerve, disparu il y a 50 ans au large des côtes toulonnaises. Incapable de descendre à 2.300 mètres de fond, le ministère des Armées a dû faire appel à une société privée américaine.

Cet électrochoc, comme le confie une source au sein de l'armée, a conforté le choix de la France de se doter d'un matériel adéquat, à l'image de ce robot sous-marin. Une fois disponible, il sera relié par un câble à un navire à la surface. Il sera également couplé à un drone capable de mesurer, sonder ou encore filmer à des profondeurs abyssales.

Le budget alloué à ce développement tourne autour de 300 millions d'euros. Une dépense modeste à l'échelle de l'État mais essentiel car au-delà de la surveillance des fonds marins où se trouvent les câbles, il y a aussi l'enjeu du contrôle de la surface des mers. D'autant que la France possède le deuxième domaine maritime mondial, avec plus de 10 millions de km² répartis dans tous les océans.