Lactalis comparaît à nouveau devant la justice lundi, mais cette fois-ci pour une affaire de pollution. Les deux dirigeants de la fromagerie du groupe à Saint-Just-de-Claix, en Isère, sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Ils sont poursuivis par des associations écologistes pour le rejet des effluents de l'usine dans la rivière Isère.
Mise à jour. Le procès a été renvoyé lundi au 12 novembre.
Un refus de raccordement au réseau d'épuration. Des résidus de lait, mais aussi des produits de nettoyage, des désinfectants... La fromagerie "L'Étoile du Vercors" rejette dans l'Isère chaque jour l'équivalent d'une ville de 10.000 habitants d'eaux usées. Cela fait plus de quinze ans que le maire de Saint-Just de Claix, Joël O'Baton se bat pour que le géant des produits laitiers Lactalis accepte de se raccorder à la station d'épuration construite à côté de l'usine, en vain.
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"Il y a beaucoup de colère. Les communes ont construit une station d'épuration qui arrive devant chez eux. L'entreprise voisine est raccordée au réseau mais ils refusent de le faire. C'est anormal. C'est une multinationale et ils sont plus forts que nous", déplore l'élu lundi au micro d'Europe 1. La préfecture a beau multiplier les arrêtés pour obliger Lactalis à se raccorder à la station qui a coûté 22 millions d'euros à la communauté de communes, rien ne change.
Un désastre environnemental. Il y a pourtant un joyau naturel en jeu. "Une ville de 10.000 habitants qui n'est pas raccordée au réseau d'assainissement pollue la rivière dans le parc naturel du Vercors", s'insurge Bernard Perazio, responsable de l'assainissement pour le département de l'Isère. "Je ne comprends pas pourquoi les choses n'avancent pas plus vite."
Les responsables de Lactalis n'ont pas souhaité répondre aux questions d'Europe 1. Ils devraient demander le renvoi du procès.