Attaque de Magnanville en 2016 : six personnes interpellées dont une policière et sa fille "radicalisée"

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avec Pierre de Cossette et AFP , modifié à
Placés en garde à vue, ils pourraient aider les enquêteurs à comprendre pourquoi le djihadiste Larossi Abballa avait ciblé ce couple de policiers dans leur pavillon de Magnanville, en juin 2016.

Six personnes âgées de 25 à 48 ans ont été interpellées lundi matin dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'un policier et de sa compagne par un djihadiste dans leur pavillon de Magnanville en juin 2016, a appris Europe 1 de source judiciaire.

Un couple de fonctionnaires tués. Trois femmes et trois hommes ont été interpellés dans les Yvelines par les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire qui cherchent à comprendre pourquoi le meurtrier, Larossi Abballa, a ciblé ce couple de fonctionnaires.

Une policière parmi les interpellés. Selon des informations de l'Express, confirmées à Europe 1, une fonctionnaire de police des Yvelines, ancienne déléguée départementale du syndicat Alliance, figure parmi les personnes interpellées, ainsi que sa fille. L'hebdomadaire affirme que la policière avait fait l'objet d'une enquête de l'IGPN en 2016, après qu'elle avait hébergé une jeune femme fichée S pour radicalisation. 

Cette policière avait abandonné son mandat il y a un peu plus d'un an, racontant à ses collègues que c'était sa fille, proche de la jeune femme, qui était visée par l'enquête. Le profil de cette dernière intéresse particulièrement les enquêteurs.  

Plusieurs mis en examen. Le tueur, tué dans l'assaut des forces de l'ordre, avait revendiqué son acte au nom du groupe État islamique (EI) en direct sur les réseaux sociaux. Deux hommes condamnés en 2013 aux côtés d'Abballa dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au djihad avaient rapidement été mis en examen. Charaf Din Aberouz, 31 ans et Saad Rajraji, 28 ans, sont soupçonnés d'avoir apporté un soutien logistique à Abballa.

Un ADN sur les lieux du crime. Mais l'enquête a connu un rebondissement en décembre dernier, lorsque le petit frère d'Aberouz, Mohamed, 24 ans, a été mis en examen pour "complicité d'assassinats terroristes" après la découverte de son ADN sur les lieux du crime. Pour les enquêteurs, le cadet des frères Aberouz était devenu un "mentor religieux" de son ami d'enfance des Mureaux (Yvelines) et "co-auteur et inspirateur" de son attaque.

Mohamed Aberouz est actuellement en détention provisoire. Les deux autres ont été relâchés sous contrôle judiciaire, les enquêteurs ne retenant pas leur complicité directe dans l'attaque.

Policiers tués à Magnanville en 2016 : six personnes interpellées dont une policière