Plan Santé : "les lobbies vont s’y opposer", prévient Patrick Pelloux

Patrick Pelloux était l'invité de Sonia Mabrouk mardi. (archives)
Patrick Pelloux était l'invité de Sonia Mabrouk mardi. (archives) © Europe 1
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Mathilde Belin , modifié à
Au micro de Sonia Mabrouk, l’urgentiste Patrick Pelloux craint que le plan Santé présenté mardi ne soit contrecarré par les différents lobbies de la médecine.
INTERVIEW

Alors qu’Emmanuel Macron a présenté le plan Santé mardi, son application risque d’être compromise par les lobbies médicaux, avance l’urgentiste Patrick Pelloux au micro de Sonia Mabrouk. "Je ne dirais pas que c’est un plan, c’est un vrai discours politique. Il ne faut pas y chercher la main de tel ou tel lobby, mais ils viendront après, ils sont déjà là", estime le président de l’Association des médecins urgentistes de France.

Les CHU craignent pour leurs prérogatives. "Les lobbies sont déjà actifs, ce sont ceux du monde hospitalier, notamment avec les hospitalo-universitaires qui vont réagir. Ils vont se rétracter sur eux-mêmes avec la réforme des études médicales, mais aussi quant à leurs prérogatives car le président appelle de ses vœux pour qu’il y ait une ouverture des hôpitaux par rapport à la médecine de ville. Les CHU vont se refermer sur eux-mêmes", prédit Patrick Pelloux.

Les libéraux veulent le maintien du paiement à l'acte. Autre lobby selon le médecin urgentiste qui risque de compromettre l’application du plan Santé : celui de la médecine libérale. "Il va refuser la fin du paiement à l’acte annoncé par le président - qui a d’ailleurs raison de dire que nous avons ainsi des systèmes inflationnistes -, et la fin de la tarification à l’activité. Là encore, des directeurs d’hôpitaux et d’établissements privés vont réagir, car la tarification à l’activité est extrêmement lucrative", analyse-t-il.

Crainte quant à l'application du plan Santé. Patrick Pelloux appelle ainsi à être attentif à l’application du plan Santé par la suite. "Je suis très inquiet car je pense qu’Emmanuel Macron a une majorité très faible. (…) Le chef de l’État demande une action, vous allez avoir une réaction. Donc le chef de l’État doit s’appuyer sur une majorité... Après c’est à la classe politique d’être pour ou contre ces réformes, mais ce que je vous dis c’est qu’il va y avoir des lobbies qui vont s’opposer."