Philippe Gustin : "Il va falloir repenser l'aménagement" de Saint-Martin

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A.D , modifié à
Le délégué interministériel à la reconstruction a fait un bilan concernant l'accès à l'eau et à l'électricité dans les îles françaises après le passage d'Irma. Il a aussi donné les premiers éléments du plan d'aménagement futur.
INTERVIEW

Revenu dimanche en métropole, plus de dix jours après le passage d'Irma dans les Caraïbes, Philippe Gustin, le délégué interministériel à la reconstruction de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, était l'invité d'Europe 1 lundi matin. Au micro de Raphaëlle Duchemin, il a fait un état des lieux de la situation dans les îles. Pour lui, "on repart d'une page blanche."

"Repenser l'aménagement". Les chiffres avancés de 95% de destruction à Saint-Martin sont sans doute "exagérés", avance-t-il. La réalité serait proche de "près de 95% de bâtiments touchés et 30% détruits. Il va falloir repenser l'aménagement de cette île pour éviter que ça recommence", ajoute-t-il en sachant que de nouveaux cyclones frapperont néanmoins. En termes de délais, il faudra en tout cas en l'état "12 à 18 mois pour avoir déjà le minimum" de reconstructions. En termes d'assurances, le délai de déclarations des sinistres est décalé au 15 octobre. Les procédures - et notamment les expertises - "seront accélérées du fait de l'arrêté de catastrophe naturelle", promet-il.

"Des fontaines publiques". La population est aujourd'hui à 40% couverte en électricité, explique encore Philippe Gustin, qui précise que les conditions d'accès direct à l'eau sont un peu plus compliquées. "On va mettre en place des fontaines publiques. Le problème n'est pas tant d'avoir de l'eau parce que les usines de dessalinisation se mettent en place l'une après l'autre, mais ce sont les réseaux qui sont plus compliqués à maintenir."

"Lieux de construction". L'urgence, en période de cyclones encore en cours "est de déblayer les gravats", car pour le cyclone Irma, "ce sont les projections d'arbres et de gravats qui ont entraînées les destructions." Puis viendra la phase de reconstruction avec un nouveau plan d'aménagement qui prendra en compte la manière de construire, notamment vis-à-vis des matériaux. Philippe Gustin souligne que le plus important reste les lieux des futures constructions. "On a construit en particulier à Saint-Martin dans des lieux où on ne devrait pas construire", comme en bord de mer. Une erreur qu'il ne faudra plus commettre, même en prenant compte de la dimension touristique.