ours 1:29
  • Copié
Yasmina Kattou, édité par Manon Fossat , modifié à
Un chasseur a été blessé par une ourse en Ariège et ce dernier a tiré sur l'animal. Cet incident survenu samedi dans le massif du Couserans rallume la guerre de l'ours dans un département où certains considèrent que la cohabitation est impossible. "Comment voulez-vous cohabiter avec une soixantaine d'ours sur une vingtaine de communes ?", interroge sur Europe 1 Philippe Lacube, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège.

Un chasseur qui traquait le sanglier sur la commune de Seix en Ariège a été grièvement blessé samedi par une ourse qu'il a ensuite tué. Selon la préfecture de l'Ariège, le chasseur gravement blessé par une morsure de l'ourse à la jambe a été évacué vers l'hôpital de Foix puis transféré au CHU de Toulouse. Le peloton de gendarmerie de haute-montagne est intervenu pour secourir un chasseur âgé de 70 ans, gravement blessé au niveau de l'artère fémorale vers 15h30, a indiqué une source proche du dossier.

Selon les dires du chasseur, il participait avec un groupe à une chasse au sanglier lorsqu'il a été attaqué par une ourse accompagnée de ses petits. Cette femelle l’a mordu à la jambe, a-t-il rapporté, et il a tiré ensuite à deux reprises vers l’animal.

L’ourse a été retrouvée morte à quelques mètres des lieux où le chasseur a été secouru. Une enquête judiciaire a été ouverte sur les circonstances de cet accident, a indiqué la préfecture de l'Ariège.

La cohabitation en question

Si la vie du chasseur n'est plus en danger, cet événement ravive la guerre entre les pro et les anti-ours. Pour Philippe Lacube, président de la chambre d'agriculture de l'Ariège, la cohabitation entre l'animal et les chasseurs est impossible. "Comment voulez-vous cohabiter avec une soixantaine d'ours sur une vingtaine de communes ? Toutes les pratiques liées à la montagne, que ce soit le trail, le VTT, la randonnée et bien sûr l'élevage et la chasse, sont mises en danger par cette présence de fauves", estime-t-il. 

"La fameuse cohabitation dont on rêve n'est pas possible. Parce que nous on y vit ici et ce qu'on nous demande est impossible sous peine de voir de plus en plus d'accidents comme celui-là se produire", affirme Philippe Lacube.

À l'inverse, Alain Renne le directeur de l'association Pays de l'ours-Adet qui milite pour la réintroduction de l'Ours dans les Pyrénées, répond qu'une cohabitation est possible. "C'est la première fois en 25 ans qu'un homme est blessé par un ours. Donc le risque est très faible et j'en veux pour preuve ce qu'il se passe en Espagne dans le Mont Cantabrique où ils y a des battues, des chasseurs, entre 300 et 400 ours et moins de problèmes. La cohabitation est possible mais encore faut-il que chacun y mette du sien."