Mortalité routière : bilan catastrophique en 2015

© PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Sandrine Prioul et T.M. , modifié à
L'année 2015 est à nouveau une année noire avec 3.400 morts sur les routes, selon les chiffres de la Sécurité routière qu'Europe 1 vous dévoile en exclusivité.
ENQUÊTE EUROPE 1

La peur du gendarme ne suffit plus. Europe 1 a recueilli les chiffres de la sécurité routière de plus d'une soixantaine de départements de France métropolitaine, et le bilan est assez catastrophique. La hausse du nombre de morts devrait atteindre 2,5 % par rapport à l'an dernier, qui était déjà une mauvaise année.

Bilan "calamiteux" dans le Nord. Selon nos calculs, plus de 3.400 personnes ont perdu la vie sur les routes. Un chiffre plus élevé que la moyenne notamment à la suite du terrible accident de car de Puisseguin et ses 43 victimes. Surtout aussi parce que les automobilistes se relâchent, explique-t-on dans les départements les plus touchés comme dans le Nord, où le préfet juge ce bilan "calamiteux". En 2015, 102 personnes sont mortes sur les routes du département. Dans le Loiret ou l'Oise, le nombre des tués a même doublé. Dans le Gard, le Rhône et l'Isère, une soixantaine de victimes sont à dénombrer, quelque 50% de plus qu'en 2014.

Moins d'accidents, plus de morts. Ce qui inquiète les autorités, c'est bien notre comportement au volant. La vitesse est en cause dans la plus grande part des accidents mortels, mais également les refus de priorité. Ces facteurs aggravants sont d'autant plus préoccupants que le nombre d'accidents est - lui - en baisse, mais les chocs sont plus violents. Le préfet du Rhône, qui a enregistré une hausse de 46% de sa mortalité routière, met quant à lui en cause les nouvelles technologies que l'on trouve dans les voitures. "L'usage du téléphone portable au volant est à l'évidence une source de danger. Les outils technologiques trop sophistiqués qui captent la vue parce qu'il y a un écran allumé en permanence doivent y contribuer également", analyse-t-il. "Donc il faut que les automobilistes aient conscience de ces nouveaux dangers."

Mettre l'accent sur les contrôles. "Mais fondamentalement, les politiques de contrôle et de présence au bord des routes, les politiques de systématisation des véhicules avec radars que l'on ne détecte pas doivent se multiplier", ajoute le préfet. Dans les rangs de la sécurité routière, cette volonté de mettre l'accent sur les contrôles est déjà affichée, notamment des radars fixes, qu'il faudrait plus souvent déplacer.