Mineur, "dépressif" et "gilet jaune" : que sait-on du preneur d'otages de Blagnac ?

La prise d'otages a duré quelques heures, mardi après-midi.
La prise d'otages a duré quelques heures, mardi après-midi. © AFP
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Margaux Lannuzel, avec Benjamin Peter et AFP
L'homme qui a retenu quatre femmes en otage dans un bar-PMU, mardi après-midi en Haute-Garonne, était défavorablement connu des autorités pour des affaires de violences, sur les forces de l'ordre notamment. 

"Du fait du profil de l'individu, son tempérament, il ne fallait prendre vraiment aucun risque. Ça a été une très longue négociation", commentait auprès d'Europe 1 le patron du Raid, Jean-Baptiste Dulion, après la prise d'otages survenue à Blagnac, mardi. Pendant un peu moins de quatre heures, un mineur, apparemment fragile, a séquestré la gérante d'un bar-PMU de la commune voisine de Toulouse ainsi que trois de ses employées, avant de les libérer et d'être interpellé. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de cet homme de 17 ans, placé en garde à vue. 

La piste terroriste rapidement écartée

Entré dans le commerce à 16h20, mardi après-midi, le jeune homme avait-il l'intention de séquestrer ces quatre femmes ? C'est l'une des questions auxquelles devront répondre les enquêteurs de la PJ de Toulouse. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux après le début de la prise d'otages, consultée par France 3, il semble déterminé : "Écoutez, ça va être très simple. Dans ce sac, il y a des armes. Très bien. Là, j'en ai une. J'ai des otages. Très bien." 

La piste terroriste a pourtant été rapidement écartée par les enquêteurs, du fait du profil du jeune homme, qui n'était pas classé comme "dangereux", bien que défavorablement connu des autorités pour des affaires de droit commun, notamment de violences sur les forces de l'ordre. "Mais on est forcément inquiets quand on a un jeune homme très déterminé et armé", a indiqué le procureur de Toulouse Dominique Alzeari après la libération des otages. 

"Une milice armée" et un lien avec les "gilets jaunes"

D'autant que le suspect avait tiré deux fois en l'air au début de la prise d'otages, selon une source proche du dossier. Il aurait déclaré que si la police intervenait, il tirerait sur les forces de l'ordre. Dans une autre des vidéos diffusées pendant la séquestration, toujours citée par France 3, l'homme dit avoir été recruté "par une milice armée qui cherche que l'État soit plus juste" (sic) et dont on connaîtra le nom "dans quelques jours". 

Les enquêteurs ont aussi rapidement établi un lien entre le jeune homme et le mouvement des "gilets jaunes" : en décembre, il avait été interpellé pour des violences commises en marge d'un rassemblement du mouvement. Dans un courrier retrouvé à son domicile, l'auteur de la prise d'otages fait allusion au mouvement, assurant toutefois "que l'acte qu'il voulait commettre n'irait pas au-delà de cette démarche spectaculaire", selon le procureur. 

Un jeune homme "préoccupé par son état de santé"

Dans le même courrier, le mineur, tout proche des 18 ans, "semble assez dépressif, ou en tout cas préoccupé par son état de santé", a indiqué Dominique Alzeari. Selon France 3, il y évoque à plusieurs reprises sa "maladie". 

Sur les lieux de la prise d'otages, mardi, un livreur rencontré par plusieurs médias a lui évoqué un suspect "droit dans ses baskets, avec une famille carrée". Selon lui, le jeune homme, prénommé "Yanis", est originaire du quartier populaire Bélissaire, à Blagnac.