"Martyre de l'A10" : "C'est horrible ce qu'ils ont fait", confie le maire de l'époque

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En août 1987, une petite fille était découverte morte en bordure de l’autoroute A10, dans le Loir-et-Cher. © ALAIN JOCARD / AFP
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Pierre de Cossette avec , modifié à
Kleber Cousin, 93 ans, était maire de Suèvres, dans le Loir-et-Cher, lorsque le corps d'une enfant non identifiée a été retrouvé et enterré sur sa commune. Au micro d'Europe 1, il dit son "soulagement" de voir l'enquête aboutir. 

"C'est là qu'elle est inhumée, cette petite." Kleber Cousin, 93 ans, n'a rien oublié de l'affaire de la "petite martyre de l'A10". En 1987, l'homme était maire de Suèvres, une commune du Loir-et-Cher, lorsque le corps d'une enfant martyrisée et non identifiée y a été retrouvé au bord de l'autoroute. Après plus de trente ans d'enquête et grâce à un coup de pouce du destin, les gendarmes ont finalement arrêté les parents la fillette, qui devraient être mis en examen, jeudi soir. L'ancien édile y voit un véritable soulagement. 

Un crime "honteux, impensable". "À chaque fois que je viens au cimetière avec mon épouse je fais un petit tour" devant la tombe de l'enfant, explique Kleber Cousin. "Ça a touché tous les habitants. C'est horrible ce qu'ils ont fait, martyriser cette petite sur le bord de l'autoroute... C'est honteux, c'est impensable. Ces gens-là ont besoin d'être punis, sévèrement", souffle-t-il. 

Un village marqué par l'affaire. L'ancien maire se souvient aussi de la mobilisation des villageois, qui ont tenté d'aider les gendarmes dans les semaines suivant l'enterrement. "Dans la maison où les volets sont fermés, il y avait une dame avec son mari, qui était garde-champêtre. Ils ont passé un mois, tous les jours, à observer les allées et venues dans le cimetière, pour voir s'il n'y avait pas quelqu'un qu'on ne connaissait pas qui serait venu sur la tombe", raconte-t-il.

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"Pour moi, c'est un soulagement". "Aujourd'hui avec ce qu'on appelle l'ADN, ils retrouvent des choses extraordinaires", souligne finalement Kleber Cousin. "Pour moi, c'est un soulagement. Avant de mourir, je saurai qu'éventuellement on a retrouvé ses parents."